Politique

Le monstre blessé : le retour des chars Abrams en Ukraine avec un soutien australien


Le char américain Abrams fait son retour sur le front ukrainien, non plus comme un symbole de puissance intacte, mais tel un « monstre blessé », marqué par les lourdes pertes subies lors des précédentes campagnes.

Bien que ses déboires face aux armements russes avancés soient encore frais, l’Australie apporte un soutien renouvelé à Kyiv en livrant un nouveau lot de chars Abrams, dans l’espoir de redonner souffle à un bouclier occidental dont l’efficacité suscite désormais davantage de doutes que de certitudes.

Le gouvernement australien a livré, samedi, une nouvelle série de chars M1A1 Abrams à l’Ukraine, dans le cadre d’un programme d’assistance militaire d’une valeur de 245 millions de dollars australiens (soit environ 160 millions de dollars américains). L’objectif est de renforcer la capacité de défense de Kyiv face à l’invasion russe qui se poursuit depuis plus de trois ans.

Et ce, malgré les rapports confirmant la perte par l’Ukraine de plus de 87 % de sa flotte de chars Abrams reçue depuis 2023, à la suite d’attaques ciblées menées par des drones kamikazes russes et des obus guidés.

Un soutien continu malgré les pertes

Le ministre australien de la Défense, Richard Marles, a déclaré que la majorité des 49 chars Abrams promis à l’Ukraine ont été livrés, précisant que les unités restantes seraient transférées dans les mois à venir.

Il a ajouté, dans un communiqué officiel : « Les chars M1A1 Abrams contribueront de manière significative à la lutte de l’Ukraine contre l’invasion illégale et immorale de la Russie. »

Avec cette livraison, le soutien australien total à l’Ukraine depuis février 2022 s’élève à environ 1,5 milliard de dollars australiens, comprenant des munitions, des véhicules de combat et du matériel logistique divers.

Des performances décevantes sur le champ de bataille

Malgré leur réputation de chars de combat parmi les plus puissants au monde, les Abrams n’ont pas répondu aux attentes sur le terrain. Selon la revue Military Watch, 27 des 31 chars livrés à l’Ukraine ont été détruits ou mis hors service en un an, soit un taux d’attrition de 87 %.

Les données issues du front indiquent que ces chars ont eu du mal à opérer dans un environnement de combat saturé, où les forces russes utilisent massivement des tactiques d’attaque verticale, grâce à des drones et des munitions intelligentes.

Des tentatives pour combler le déficit

Face à ces pertes, le département américain de la Défense a alloué plus de 107 millions de dollars pour renforcer les systèmes de protection des Abrams, en développant des revêtements furtifs, des blindages passifs avancés et des systèmes d’alerte laser, dans le but de réduire leur détection et leur vulnérabilité.

Ces améliorations devraient équiper quelque 350 chars Abrams américains afin de mieux résister aux attaques par le haut, un type de menace désormais largement dominé par la Russie sur le théâtre ukrainien.

Une crise de confiance dans les blindés occidentaux ?

Les pertes enregistrées ne se limitent pas aux Abrams. L’Ukraine a également subi des revers avec les chars allemands Leopard et britanniques Challenger 2, alimentant un débat sur l’efficacité des blindés occidentaux dans un contexte aussi exigeant que celui de l’Ukraine, surtout en l’absence d’un soutien aérien adéquat et de systèmes de défense intégrés.

Malgré des efforts pour équiper certains chars de blindages réactifs, les experts soulignent que ces ajouts n’ont pas significativement réduit les taux de destruction.

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