Le moment où les Frères vivent leur pire des expériences en Turquie
Des sources bien informées ont révélé que des dizaines de membres de l’organisation des Frères Musulmans de nationalité égyptienne ont fui la Turquie ces derniers jours pour des raisons politiques et de sécurité.
La source égyptienne de sécurité a expliqué que près de 90 membres du groupe des Frères, qui, dans de nombreux États, était une organisation terroriste, certains avec leur famille, avaient quitté la Turquie pour se rendre dans différents États d’Asie de l’Est, et une autre source bien connue a indiqué que des éléments terroristes avaient reçu des menaces de la part des dirigeants du groupe résidant en Turquie.
La même source a déclaré : La situation générale des Frères musulmans, et en particulier de ceux qui résident en Turquie, est devenue « désastreuse », notant que les conflits internes ont ébranlé la cohésion de l’organisation à l’étranger, aggravé sa crise et intensifié les restrictions qui lui sont imposées sur les plans sécuritaire et politique.
La source a également indiqué que des centaines d’éléments des commandements des 3e et 4e brigades des Frères Musulmans souhaitaient quitter la Turquie par crainte de menaces répétées, notamment en liaison avec des fuites continues concernant l’intention d’Ankara d’extrader certains des individus recherchés au Caire dans le cadre d’accords communs.
Les sources les plus informées estiment à 20 000 le nombre de membres qui fuient l’Egypte, dont 500 sont des cadres haut placés de la réglementation internationale, des responsables politiques et des médias, et à peine 1 % peuvent quitter le pays.
Selon les sources, pour se rendre de Turquie dans un État européen ou dans un refuge sûr, il faut obtenir un visa, un passeport valide, une autorisation de voyage, un visa de travail ou une instruction, et non un visa de tourisme, conditions qui ne sont pas remplies pour la grande majorité d’entre eux, en particulier pour les jeunes vivant dans des conditions difficiles, et certains d’entre eux mendient leur pain quotidien.
Le spécialiste égyptien de l’islam politique, Tarek Abou al-Saad, a pensé qu’un grand nombre d’éléments des Frères quitteraient le territoire turc au cours des derniers mois, en particulier au vu des pourparlers entre le Caire et Ankara.
Abou Al-Saad a expliqué que le Canada était une destination privilégiée pour les dirigeants de l’organisation qui avaient quitté la Turquie ces derniers mois, notamment : Jamal Hashemet, membre du Conseil consultatif, Mohamed Chahaoui et Saïd Hassan, décédé au Canada il y a deux mois.
Abou al-Saad a indiqué qu’un certain nombre de dirigeants de seconde classe, ou d’autres dirigeants de l’organisation, étaient déterminés à résider à Ankara et à Istanbul depuis longtemps et que le Gouvernement les avait informés que l’action menée était préventive et non pas sécuritaire.
Abou al-Saad pense que le Canada sera probablement la destination privilégiée des dirigeants de l’organisation au cours de la prochaine période pour deux raisons; le premier est la tentative de la Confrérie d’être dans une proximité géographique proche de la nouvelle administration américaine qui les soutient dans une certaine mesure, et le second est la facilité d’obtenir des visas de résidence et d’entrée.
En ce qui concerne les titulaires de la nationalité turque, Abou al-Saad dit : La Turquie a gelé les avoirs de quelque 50 personnes et devrait annoncer son retrait de plusieurs chefs d’État pour des raisons juridiques, afin qu’ils ne soient pas obligés de rester sur leur territoire, déclarant que c’est la Turquie qui a pris l’initiative d’extrader les dirigeants des Frères Musulmans présents sur son territoire, dans le cadre de son souci de se conformer à l’Égypte.