Politique

Le ministre israélien des Affaires étrangères depuis Washington : Il n’y aura pas d’État palestinien 


Le ministre israélien des Affaires étrangères, Guidon Sa’ar, a affirmé mercredi qu’« il n’y aura pas d’État palestinien », marquant ainsi la position la plus explicite qu’il ait exprimée publiquement depuis son entrée en fonction.

Cette déclaration a été faite lors d’un point de presse après sa rencontre à Washington avec le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, qu’il a qualifiée de « très positive ».

Ces propos interviennent dans un contexte où la question de Gaza fait l’objet d’une intense activité diplomatique menée par l’administration du président américain Donald Trump, centrée sur ce que l’on appelle le « plan du lendemain » pour mettre fin à la guerre qui dure depuis deux ans.

Trump préside une discussion sur Gaza

Pour la première fois, le président Trump a dirigé une vaste réunion à la Maison-Blanche consacrée à l’avenir de la bande de Gaza. Y ont participé son ancien envoyé pour le Moyen-Orient, Jared Kushner, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, ainsi que de hauts responsables américains.

Selon un haut fonctionnaire de la Maison-Blanche, la session a abordé des questions humanitaires et sécuritaires, notamment l’augmentation de l’aide alimentaire, la crise des otages et les mécanismes de gouvernance à mettre en place dans l’après-guerre.

Le responsable a décrit cette rencontre comme « une simple session politique », du type que Trump organise régulièrement, tout en précisant que le président est « déterminé à mettre fin à la guerre et à instaurer la paix et la prospérité pour tous dans la région ».

Les plans pour l’après-guerre

La chaîne israélienne « 12 » a révélé que Kushner et Blair avaient présenté à Trump des idées initiales sur la manière de gérer Gaza après le conflit. Leur plan inclurait l’exclusion du Hamas ainsi que de l’Autorité palestinienne de toute gouvernance future.

D’après la chaîne, ce projet, élaboré depuis plusieurs mois par l’envoyé américain Steve Witkoff, constituerait un élément central de toute future initiative diplomatique. Toutefois, la reconstruction du territoire dévasté et la mise en place d’un système de gouvernance et de sécurité accepté par toutes les parties restent des défis majeurs.

Une escalade continue

Ces démarches s’inscrivent dans un contexte marqué par la poursuite de l’offensive israélienne sur Gaza, entamée il y a deux ans et ayant causé la mort de plus de 62 000 Palestiniens selon les estimations. La communauté internationale demeure incapable d’imposer un cessez-le-feu immédiat, en raison du veto américain au Conseil de sécurité.

Malgré le soutien politique de Washington, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou subit une pression croissante sur le plan intérieur afin de présenter une vision claire de l’après-guerre.

Les déclarations de Sa’ar reflètent la ligne dure de la coalition gouvernementale, rejetant catégoriquement l’idée d’un État palestinien, ce qui risque de compliquer les efforts américains et internationaux en vue d’une solution politique globale.

Ces propos font suite à ceux tenus moins d’une heure plus tôt par Netanyahou lors d’une cérémonie à Jérusalem-Ouest célébrant l’approbation de 17 nouvelles colonies en Cisjordanie. Il a déclaré : « Je l’ai dit à Ofra il y a 25 ans, et je le répète aujourd’hui : nous avons promis d’enraciner notre présence. J’ai dit que nous empêcherions l’établissement d’un État palestinien, et nous le faisons. J’ai dit que nous construirions et préserverions notre terre et notre patrie, et c’est ce que nous faisons. »

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