Politique

Le Maroc répond légalement aux allégations algériennes concernant la confiscation de biens immobiliers pour l’intérêt public

Une source marocaine confirme que Rabat a géré le projet avec une transparence totale et en communication constante avec les autorités algériennes, qui ont répondu à la demande marocaine, mais le processus est gelé car le Royaume ne se comporte pas selon une logique d'escalade


Un diplomate marocain a déclaré aujourd’hui, lundi, que les accusations de l’Algérie contre Rabat de « vol » de biens immobiliers appartenant à cette dernière au Maroc sont infondées, affirmant qu’elles relèvent d’une escalade injustifiée, dans le dernier épisode des comportements hostiles auxquels l’Algérie est habituée, surtout que la question est réglementée par une loi spécifique et aurait pu être réglée dans le cadre des canaux diplomatiques sans nécessiter toute cette escalade.

Ce démenti marocain fait suite à la condamnation par le ministère des Affaires étrangères algérien de ce qu’elle a qualifié de « provocations » et d' »opération de pillage complète » des propriétés de son ambassade à Rabat, après que des informations sur le sujet ont circulé dans les médias algériens.

Le ministère des Affaires étrangères algérien a déclaré qu’elle « répondra à ces provocations par tous les moyens jugés appropriés, et elle recourra à toutes les voies et moyens légaux disponibles, en particulier dans le cadre des Nations unies, pour garantir le respect de ses intérêts ».

Une décision publiée dans le journal officiel des annonces légales, judiciaires et administratives indique qu’un « projet de décret déclarant l’utilité publique élargit les bâtiments administratifs au profit du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, situé dans la commune de Rabat, et le retrait de la propriété des biens nécessaires à cette fin, qui sont six biens, dont trois appartiennent à l’Algérie ».

La source marocaine a précisé que le ministère marocain des Affaires étrangères avait soumis en 2022 une demande aux autorités algériennes pour acheter un bâtiment adjacent à son siège, sur la base du fait qu’il était resté vacant depuis le changement de siège de l’ambassade algérienne à Rabat, dans le cadre d’un projet d’extension des bureaux du ministère.

Il a ajouté que « le Maroc a mené ce projet avec une transparence totale et en communication constante avec les autorités algériennes », notant qu’elles avaient répondu à la demande marocaine mais que le processus était « actuellement gelé car le Royaume ne se comporte pas selon une logique d’escalade ».

Il a confirmé qu’il ne s’agissait pas du siège de l’ambassade algérienne ni de la résidence de l’ambassadeur, soulignant que le ministère des Affaires étrangères marocain avait entrepris des mesures similaires avec d’autres représentations diplomatiques étrangères pour étendre son siège.

Les relations entre les deux pays connaissent une crise diplomatique continue en raison de l’aggravation du conflit algérien autour du Sahara marocain et de son soutien aux dirigeants du Front séparatiste « Polisario » et à la fourniture d’un couvert politique à ses activités hostiles, alors que les reconnaissances internationales de la marocanité du Sahara se multiplient, au milieu d’un consensus quasi international sur la proposition réaliste et réalisable d’autonomie sous la souveraineté marocaine comme seule solution praticable sur le terrain.

Le site « Med 21 » marocain a rapporté que le professeur de relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, Hassan Belouane, a déclaré que « la forme et le contenu du communiqué algérien montrent que le ministère des Affaires étrangères guette toute petite ou grande opportunité pour attaquer le Royaume », soulignant que la réponse de l’Algérie « ne correspond pas aux normes diplomatiques courantes dans les relations internationales, et la question ne nécessite pas cette déclaration émise par le sommet du système diplomatique algérien ».

Il a qualifié la position algérienne de « tempête », surtout que « la question est technique, administrative et judiciaire, concernant des procédures routinières entreprises par l’État pour exproprier des biens à des fins d’utilité publique, régies par une loi qui s’applique aux individus et aux groupes, ce qui la place au cœur de la souveraineté juridique et judiciaire marocaine ».

Il a confirmé que « la décision marocaine ne contredit pas le caractère sacré et la protection des missions et des représentations étrangères garantis par la convention de Vienne, comme l’a prétendu l’Algérie dans son communiqué déséquilibré ».

Il a souligné que « l’affaire ne supporte pas ce bruit, c’est une procédure normale qui aurait été menée en silence avec toute autre représentation diplomatique respectant les coutumes et traditions diplomatiques et le bon voisinage ».

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