Le Maroc franchit une nouvelle étape dans la mise en place d’une force de défense
Le Maroc poursuit ses efforts pour diversifier ses sources d’armement, et a commencé un plan ambitieux pour renforcer les capacités de ses forces de défense dans une région caractérisée par des troubles continus, avec des défis croissants en matière de sécurité et l’expansion des groupes terroristes sur le Sahel africain, tout en aspirant à devenir une force militaire et d’équilibre régional face à la poursuite d’une politique d’armement massive par son voisin de l’Est (Algérie).
Le Maroc s’est engagé sur deux voies, l’une visant à mettre en place une diplomatie efficace pour résoudre les crises et les gérer avec réalisme et sérénité, et l’autre visant à constituer une force militaire défensive et offensive forte pour renforcer sa sécurité nationale, dans une approche qui met en lumière une politique équilibrée et ancrée dans le Roi Mohammed VI du Maroc depuis son accession au trône en 1999.
Dans le cadre du dernier cycle de renforcement de ses capacités de défense, le Royaume du Maroc a entamé des négociations avec la China Space and Industry Defence Corporation pour acheter des armes nouvelles et sophistiquées, selon un rapport publié par le site d’information Tactical Report et dont le contenu a été transféré au site d’information marocain Hespress.
Selon la même source, les Forces armées royales marocaines s’intéressent à des missiles et des bombes guidés de précision de l’usine chinoise, qui est devenue l’un des principaux partenaires militaires du Royaume, tandis que les États-Unis sont les principaux fournisseurs d’armes pour le Maroc.
Au cours des dernières années, le Royaume du Maroc a renforcé ses capacités de défense et développé son arsenal de façon à se transformer de façon délibérée en une force militaire majeure dans la région, tout en aspirant à entrer dans un club industriel militaire en tirant parti de relations larges et solides avec des acteurs internationaux dans ce domaine.
L’Amérique est un important fournisseur d’armes, et le Maroc importe 90 pour cent de ses armes depuis les États-Unis. Selon un précédent rapport du Stockholm Institute for Security and Defence, en 2020, les expéditions américaines vers le partenaire marocain comprenaient 24 avions de combat et 24 hélicoptères de combat.
Mais le Royaume s’efforce également de diversifier ses partenaires dans ce secteur et de tirer parti de ses systèmes aériens, terrestres et maritimes militaires d’autres sources d’armement, dont la Chine et Israël, alors que la France se classe en deuxième position en tant que source d’armement pour Rabat, qui importe 9,2 % de ses besoins en armes et en munitions, selon le rapport du site d’information marocain.
Tactical Report a affirmé que « le Maroc est de plus en plus visible en ce qui concerne les systèmes de défense », en référence aux mesures qu’il a prises pour renforcer les capacités de ses forces armées d’une part et diversifier ses sources d’armement d’autre part.
Non seulement les Forces armées royales marocaines s’intéressent à la fabrication de missiles et de grenades à guidage précis depuis la Chine, mais elles ont également entamé des négociations avec Pékin pour l’achat de Wing Long 1 et 2 avancées de combat, tout en créant l’année dernière une base militaire de défense aérienne pour héberger les systèmes de défense modernes du partenaire chinois.
Dans son dernier numéro, le magazine Défense et sécurité internationales a confirmé que le Maroc avait acheté des avions de combat chinois Wing Long 2 et des véhicules israéliens de haute capacité, mais n’en a pas précisé le nombre.
Au cours des dernières années, le Maroc a intensifié ses efforts de renforcement de ses capacités de défense, tout en mettant en garde à maintes reprises contre les problèmes croissants de sécurité, y compris l’influence croissante des groupes terroristes dans la région du Sahel.
Le Royaume du Maroc a mené plusieurs exercices militaires navals et terrestres, dont l’exercice de 2022 de la 18e édition du Lion africain en juin dernier, le plus grand de son genre sur le continent africain, avec des exercices dans diverses régions du pays et dans la région de Mahbas au Sahara, le plus proche des camps de Tindouf dans le territoire algérien, où se trouve le bastion séparatiste du Front Polisario.
Les États-Unis et d’autres pays, dont la France, le Brésil, l’Italie, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, la Tunisie, le Ghana et d’autres États, ainsi que 7 500 soldats de 18 pays, ont participé à ces exercices, tandis que 30 États y ont assisté en qualité d’observateurs.
La Royal Air Force continue de développer son arsenal de guerre en développant la flotte du F16 dans un atelier américain où les capacités de combat sont renforcées et équipées de systèmes de pointe afin de répondre aux besoins de l’armée marocaine, particulièrement en ce qui concerne un nouveau système de cyberguerre.
Rabat et Washington ont signé en octobre 2020 un accord militaire valable pour une décennie, qui comprend une feuille de route dans le domaine de la défense militaire entre les deux pays, en vue de renforcer la coopération militaire contre les menaces communes. L’accord incluait aussi l’engagement de Washington à aider le Maroc à moderniser et à développer son secteur militaire, selon le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.
En plus des plans de réhabilitation des faucons de chasse et des hélicoptères d’attaque de base de l’armée américaine, le Maroc s’oriente vers la construction d’ateliers de fabrication d’avions téléguidés et la réhabilitation des avions de pompiers Kannadir.
Le site marocain Hespress a informé Nabil El Andaloussi, président du Centre maghrébin de recherche et d’études stratégiques, que la première utilisation de drones au Royaume remonte à 1989, ce qui explique « l’attention accordée par l’armée marocaine à ce mécanisme à objectifs multiples, notamment au niveau de la surveillance, de la collecte d’informations, de la prévention, de la défense et de la protection de la sécurité nationale du Royaume ».
En 2021, l’armée marocaine a renforcé les capacités de ses forces en acquérant le système de surveillance et de contrôle Skylock Dome, ainsi qu’en améliorant ses capacités dans ce domaine crucial grâce à la coopération du renseignement et de l’armée avec Israël à la suite de la reprise des relations gelées lors de la deuxième Intifada palestinienne, il y a 21 ans.
Selon El Andaloussi, le budget alloué à l’armement et à la modernisation de l’arsenal d’armes au Maroc a considérablement augmenté ces dernières années en raison des défis et des risques accrus liés aux changements géostratégiques qui ont marqué le royaume, notamment aux frontières est et sud.