Le Liban démantèle un réseau du Hezbollah avec un soutien israélien

Dans un développement notable, l’armée libanaise, avec un soutien indirect des services de renseignement israéliens, est parvenue à démanteler un réseau du Hezbollah dans le sud du Liban.
Ce progrès, qualifié de « surprise positive » par des responsables américains et israéliens, constitue une pierre angulaire dans le maintien du cessez-le-feu fragile qui a mis fin à la vague de violence avec Israël l’an dernier, selon le Wall Street Journal.
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Le nouveau gouvernement libanais, dirigé par le Premier ministre Nawaf Salam, œuvre activement à consolider cet accomplissement. Salam a affirmé dans un entretien avec le journal : « L’État doit être le seul à détenir les armes sur l’ensemble du territoire libanais. »
Selon lui, le gouvernement aurait déjà atteint environ 80 % de ses objectifs de désarmement des milices dans l’extrême sud du pays.
D’après des sources arabes de haut niveau, des renseignements israéliens cruciaux ont été transmis via des canaux américains, permettant à l’armée libanaise d’identifier et de détruire les caches d’armes restantes ainsi que les positions militaires du Hezbollah dans le sud.
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Ces opérations ont permis à l’armée de reprendre le contrôle au sud du fleuve Litani pour la première fois depuis des décennies, y compris des points d’entrée et de sortie auparavant exclusivement tenus par le Hezbollah.
Un haut responsable militaire israélien s’est félicité de cette évolution, déclarant que « l’efficacité de l’armée libanaise a dépassé les attentes ».
Le plan de désarmement s’étend au-delà du sud, avec une stratégie en plusieurs étapes visant également le désarmement des factions palestiniennes dans les camps de réfugiés.
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Des actions sont aussi en cours pour retirer au Hezbollah le contrôle sécuritaire de sites stratégiques tels que l’aéroport de Beyrouth.
Cependant, le principal défi reste l’extension de cette opération au nord du Litani, où la coopération du Hezbollah demeure conditionnée à des calculs politiques internes.
Selon des analystes, le Hezbollah cherche à tirer parti de sa coopération actuelle pour engranger des bénéfices politiques, notamment dans un contexte où le Liban a un besoin urgent de financements pour sa reconstruction, sans pour autant s’aliéner le parti.
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La chercheuse Randa Slim de l’université Johns Hopkins avertit : « À moins que le Hezbollah ne soit prêt à se désarmer volontairement, je ne vois pas de scénario dans lequel le gouvernement libanais prendrait la décision de le désarmer par la force. »
Elle ajoute : « Il faut faire en sorte que le refus du Hezbollah de désarmer devienne inacceptable et politiquement coûteux, en conditionnant la reconstruction des zones à majorité chiite à cette mesure. »
Mais cette mission comporte d’importants risques. Le Hezbollah, fort de quatre décennies de soutien iranien, dispose encore d’une large base populaire malgré les revers récents.
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Le parti fait face à des dilemmes existentiels. Ses députés, comme Ibrahim al-Moussawi, affirment que « les armes restantes représentent une force pour le Liban », invoquant la menace israélienne.
Toutefois, se réarmer paraît pratiquement impossible depuis la fermeture des routes de contrebande via la Syrie, surtout après la chute du régime d’Assad et l’arrivée d’un gouvernement hostile à Téhéran. De plus, les autorités libanaises ont renforcé le contrôle des flux financiers du Hezbollah via l’aéroport.
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La question du désarmement au nord du Litani soulève de profondes inquiétudes quant à un possible glissement vers la violence interne. L’armée libanaise, historiquement réticente à affronter le Hezbollah, souffre d’un sous-équipement chronique et de divisions confessionnelles, dans un pays fragile, selon le Wall Street Journal.
Mais le Premier ministre Salam affirme : « Nous ne voulons pas replonger le pays dans une guerre civile, mais cela ne nous empêchera pas de renforcer l’autorité de l’État. »
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