Le Hezbollah résiste aux pressions internes et externes visant à désarmer

Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, a exprimé mercredi soir son rejet de toute ingérence israélienne dans le débat interne libanais sur la question des armes, affirmant que le parti « ne remettra pas ses armes à l’ennemi israélien ». Cette déclaration est interprétée comme une position claire du Hezbollah de maintenir son arsenal, malgré les tensions internes, les revers subis, et les pressions croissantes, notamment un délai évoqué côté américain allant jusqu’à novembre pour désarmer.
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La déclaration de Qassem intervient quelques heures après celle d’un responsable libanais, ayant requis l’anonymat, selon laquelle l’émissaire américain Tom Barak aurait présenté à Beyrouth en juin une proposition articulée autour de trois axes, dont le premier est le retrait des armes et leur monopole par l’État libanais.
Lors d’un discours prononcé à l’occasion des nuits du mois de Muharram dans la banlieue sud de Beyrouth, Qassem a déclaré : « Il y a des dossiers internes au Liban, dont celui des armes, qui doivent être débattus entre Libanais. Israël n’a aucun droit de s’immiscer, ni de superviser, ni de surveiller les termes de nos accords internes. »
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Il a ajouté : « Il existe un accord indirect entre le Hezbollah et Israël, par le biais de l’État libanais. Israël n’a qu’à respecter cet accord. »
Depuis le 8 octobre 2023, Israël a lancé une guerre contre le Liban, qui s’est intensifiée le 23 septembre 2024, causant plus de 4 000 morts et environ 17 000 blessés. Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre 2024 entre le Hezbollah et Israël.
Qassem a poursuivi : « Ce qui concerne nos affaires internes, nous le gérons nous-mêmes. Personne d’autre ne peut y interférer. Ils veulent imposer leurs décisions par la force et les menaces, mais cela ne fonctionnera pas avec nous. »
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Il a déclaré fermement : « Nous ne nous soumettrons pas à l’humiliation, nous ne renoncerons pas à notre terre, nous ne livrerons pas nos armes à l’ennemi israélien, et nous ne céderons pas sous la menace. Car nous ne renoncerons jamais à notre droit, reconnu par les lois divines et le droit international. »
Qassem a également accusé Israël d’avoir commis « plus de 3 700 violations » du cessez-le-feu.
Depuis la fin de la guerre israélienne contre le Liban avec le soutien américain, les pressions occidentales – notamment des États-Unis – s’intensifient pour désarmer le Hezbollah. Mais le mouvement continue de justifier le maintien de ses armes tant que l’occupation israélienne persiste.
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En dépit du cessez-le-feu, l’armée israélienne n’a procédé qu’à un retrait partiel du Sud-Liban, maintenant son occupation sur cinq collines libanaises conquises lors de la dernière guerre. Israël occupe également des territoires en Syrie, au Liban et en Palestine depuis plusieurs décennies.
Le 19 juillet dernier, l’émissaire américain Tom Barak a visité le Liban et rencontré plusieurs responsables, dont le président de la République, Joseph Aoun, avec qui il a discuté de questions régionales et locales.
D’après un communiqué de la présidence libanaise, ils ont abordé « les mesures prises par le Liban pour réaliser le principe de l’exclusivité des armes aux mains de l’État ».
En avril, Joseph Aoun avait déclaré que le désarmement du Hezbollah passerait par « le dialogue » et qu’il fallait attendre « des conditions favorables pour en définir les modalités ».