Politique

Le groupe des Frères fait face à un destin sombre et ses crises incessantes


Le groupe terroriste Frères musulmans a connu de nombreuses défections ces derniers temps, et ce sont les plus graves qu’il ait jamais connu depuis sa création, après avoir été écarté du pouvoir en 2013 en Égypte.

Divisions

Une étude du Centre Trends a mis en évidence le phénomène de divisions des Frères Musulmans, depuis leurs premières années d’existence jusqu’après juin 2013, et s’est appuyée sur un certain nombre d’approches, notamment l’approche intergénérationnelle, l’approche du marché religieux, l’approche de la cohésion du mouvement social, et l’approche de la responsabilisation des jeunes, dans la mesure où ces approches permettront d’identifier les changements dans le comportement des Frères Musulmans et encourageront une rupture de leur cohésion, d’étudier les raisons qui ont poussé des individus et des groupes à s’en retirer, de mettre en évidence le caractère exclusif du groupe des Frères Musulmans et l’absence de structures participatives dans une culture d’obéissance.

L’étude a révélé que, depuis sa création jusqu’à la fin du régime de feu le Président Abd Nasser en 1970, le groupe terroriste des Frères musulmans a connu un certain nombre de divisions importantes, dont on peut observer à travers une approche historique et institutionnelle. La première approche montrera les faits et les circonstances dans lesquelles ils se produisent, et la seconde tentera de mettre en lumière les causes et les déterminants institutionnels et idéologiques de ces clivages. Ces hypothèses se fondent sur un ensemble de paramètres qui déterminent l’étendue et la nature des clivages au sein des grands mouvements sociaux. Parmi ceux-ci, on peut citer la centralisation de l’organisation, l’influence du chef charismatique, et l’ampleur du recours à la violence au sein de l’organisation, d’autant plus que cette période a été marquée par de profondes divergences et conflits au sein de la communauté, qui ont d’abord donné lieu à de profondes divergences au sein de la communauté au cours des décennies suivantes.

Controverses internes

L’étude a montré que sous la présidence du Président Sadate, les Frères musulmans n’avaient pas connu de divisions organisationnelles, petites ou grandes, mais qu’ils avaient connu à cette époque une expansion considérable dans la société et une croissance remarquable de leur structure organisationnelle, avec l’arrivée de groupes importants de jeunes musulmans dans les universités égyptiennes. Plusieurs facteurs ont contribué à ce que les Frères musulmans ne soient pas divisés durant cette période historique, d’abord le désir du Président Sadate de se réconcilier avec le groupe, ensuite l’intérêt du groupe pour la reconstruction organisationnelle, et aussi le succès du Guide III ʿUmar Tilimsānī dans la gestion des désaccords au sein du groupe.

L’étude démontre que les clivages qui ont marqué le groupe, depuis le 25 janvier 2011 jusqu’à aujourd’hui, sont les plus importants et les plus dangereux, en raison de leur caractère collectif, qui s’est rapidement transformé en une lutte pour la direction du groupe, et qui s’est intensifiée à cause de la disparition de la plupart des leaders historiques au sein des prisons égyptiennes, capables de résoudre les conflits et de limiter l’influence interne. Ils ont alors mis le groupe dans un état de liquidité organisationnelle très difficile à contrôler les clivages et les divisions.

Crises multiples

Elle a souligné que les divisions ne se limitaient pas à la communauté des Frères Mères en Égypte, mais qu’ils l’emmenaient à un certain nombre de ses principales branches dans la région arabe, ce qui était dû au lien étroit qui existait entre la communauté mère et ses ramifications dans la région. Cette situation peut être attribuée à un rapprochement géographique et à un patrimoine culturel commun, ainsi qu’à des tensions politiques directes entre les États de la région ou à ce que l’on pourrait appeler une « contagion politique », c’est-à-dire que ce qui se passe dans un État arabe, sous diverses formes, se répercute rapidement sur d’autres États, y compris les crises qui touchent des groupes extrémistes, notamment les Frères musulmans, ce qui a pour effet que les branches de la Ligue dans certains États, comme la Jordanie, la Libye, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie et la Palestine, connaissent des clivages et des divisions très similaires à ceux qui ont frappé la Mère Égypte.

Des désaccords profonds

Le Dr Tarek El Bechbiche, chef de file dissident et spécialiste des questions communautaires et des organisations extrémistes, affirme que l’apparent conflit entre les Frères Mères d’Égypte et l’organisation internationale des Frères a provoqué de fortes secousses, qui se sont intensifiées avec la division du groupe mère, ce qui a eu pour effet d’accroître les graves crises auxquelles ce groupe est confronté depuis la révolution du 30 juin 2013 jusqu’à aujourd’hui, et d’accentuer la faiblesse qui a commencé ses premiers maillons au début des années 1990, lorsque la Fraternité du Koweït s’est dissociée de l’organisation internationale contre Saddam Hussein, puis contre les Hussein.

Scénarios possibles

La Communauté est confrontée à quatre scénarios possibles : un conflit persistant entre ces ailes avec des défections limitées, et un conflit entre elles qui se poursuit avec des défections significatives. Troisièmement, la fin du conflit d’ailes et le retour à la cohésion du groupe, un scénario faible qui ne peut être totalement écarté si le groupe parvient à aplanir ses divergences.

Il a souligné que le conflit au sein du groupe terroriste était avant tout un conflit d’intérêt et d’influence pour la survie et un conflit entre les fronts de la Turquie et de Londres, ce qui illustrait et confirmait les grandes souffrances que le groupe terroriste endure actuellement.

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