Le G7 appelle à la reprise des pourparlers nucléaires.. L’Iran pose ses conditions

Après des semaines de confrontation militaire entre Israël et l’Iran, les pays du G7 ont lancé un appel à la reprise des négociations nucléaires avec Téhéran.
Dans une déclaration conjointe, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont indiqué que cette initiative visait à contenir les répercussions du conflit et à prévenir de nouvelles escalades.
Quatre priorités sur la table du G7
Le communiqué du G7 ne s’est pas contenté d’appeler à un cessez-le-feu permanent entre Israël et l’Iran. Il a également défini clairement quatre axes majeurs :
- Reprise des négociations sur le nucléaire
- Garantie du caractère pacifique du programme nucléaire iranien
- Mise en garde contre la déstabilisation régionale
- Condamnation des menaces contre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)
« Nous appelons à la reprise des négociations en vue d’un accord global, vérifiable et durable sur le programme nucléaire iranien », ont déclaré les ministres, alors que tous les regards se tournent vers Washington et Téhéran après l’escalade la plus grave depuis l’accord de 2015.
Washington : des discussions « prometteuses »
En parallèle de cet appel, l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a affirmé que les échanges entre Washington et Téhéran montraient « des signes prometteurs », soulignant la volonté de l’administration Trump d’aboutir à un accord à long terme empêchant l’Iran de développer une arme nucléaire.
L’Iran pose ses lignes rouges
La réponse iranienne ne s’est pas fait attendre. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a déclaré à la chaîne américaine CBS : « Je ne pense pas que les négociations reprendront aussi rapidement », ajoutant que « leur reprise est conditionnée à des garanties américaines qu’aucune frappe militaire ne sera lancée pendant les pourparlers ».
Araqchi a précisé que l’Iran « a besoin de temps », sans toutefois fermer la porte au dialogue. Il a affirmé que « la technologie d’enrichissement ne peut pas être détruite par des bombardements » et que son pays pourrait réparer les dégâts rapidement, à condition qu’il y ait une volonté politique.
De son côté, le vice-ministre des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, a déclaré à la BBC que l’Iran « ne retournera pas à la table des négociations » sans assurance que les États-Unis ne mèneront plus d’attaques, critiquant le discours américain qui exige un « enrichissement zéro » en échange de la paix, le qualifiant de « loi de la jungle ».
Frappes et représailles
Le 13 juin, Israël a lancé une opération militaire surprise ciblant des installations nucléaires et militaires en Iran, afin d’empêcher Téhéran d’atteindre le seuil nucléaire. L’Iran a riposté en visant une base américaine au Qatar. Washington a ensuite répliqué en frappant trois sites nucléaires majeurs en Iran dans une action calculée.
Le 24 juin, le président Donald Trump a annoncé un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, tout en menaçant de reprendre les frappes si Téhéran relançait l’enrichissement d’uranium à des fins militaires.
Tensions avec l’AIEA
En parallèle, les tensions entre l’Iran et l’AIEA se sont intensifiées après la publication dans un journal iranien radical d’un article appelant à « juger et exécuter » le directeur général Rafael Grossi, en réaction à ses déclarations sur les capacités techniques iraniennes en matière d’enrichissement.
Les ministres du G7 ont rapidement condamné ces menaces contre Grossi, soulignant que le dossier nucléaire iranien est désormais aussi lié à l’avenir des relations entre Téhéran et les institutions internationales.
Le programme nucléaire iranien demeure au cœur du problème : l’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60 %, un niveau jamais atteint par un État non doté de l’arme nucléaire selon les normes de l’AIEA. Or, la fabrication d’une ogive nucléaire nécessite un enrichissement de 90 %.