Politique

Le deuxième anniversaire de la guerre… Des pertes terrifiantes qui dépassent les chiffres à Gaza


Deux ans après le début de la guerre à Gaza, nul besoin de rappels calendaires : les ruines demeurent, la mort persiste, et les blessures ouvertes refusent de se refermer.

Les conséquences de la guerre israélienne sur Gaza se reflètent de manière saisissante dans les statistiques publiées par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), à l’occasion du deuxième anniversaire du conflit.

Selon un rapport factuel de l’UNRWA, plus de 66 000 Palestiniens, dont plus de 18 000 enfants, ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Le ministère de la Santé du territoire a évoqué un chiffre encore plus élevé, dépassant les 67 000 morts et près de 170 000 blessés.

Ce jour-là, à la fin de la fête juive de Souccot, le Hamas avait lancé une attaque surprise et sans précédent depuis Gaza contre le sud d’Israël, faisant environ 1 200 morts et plus de 200 otages, dont 48 restent toujours détenus, 20 étant présumés vivants.

Les Nations unies ont souligné plusieurs données alarmantes : presque tous les habitants de Gaza ont été déplacés à plusieurs reprises ; environ 80 % des bâtiments ont été endommagés ou détruits ; plus de 98 % des terres agricoles sont désormais inutilisables ; 455 décès liés à la malnutrition ont été enregistrés, dont plus de 150 enfants ; et près de 660 000 enfants ont été privés d’école pour la troisième année consécutive. Près de 92 % des établissements scolaires nécessitent une reconstruction totale ou partielle.

La guerre a également détruit 90 % des infrastructures d’eau et d’assainissement, privant plus de la moitié des foyers de savon et 500 000 femmes et filles de produits d’hygiène.

Selon le ministère de la Santé palestinien, les chiffres ne suffisent pas à décrire l’ampleur du désastre : le système de santé de Gaza s’est effondré. Sur les 36 hôpitaux fonctionnels avant la guerre, 34 ont été détruits totalement ou partiellement, et plus de 400 attaques documentées ont visé le personnel médical, les ambulances et les infrastructures hospitalières.

Environ 150 ambulances ont été endommagées ou détruites. Les équipes médicales travaillent dans des conditions inhumaines, souvent sans anesthésie, électricité ni matériel. Les rares hôpitaux encore partiellement opérationnels – comme Al-Shifa, Al-Ahli et Nasser – sont submergés de patients au-delà de leurs capacités.

Le mois dernier, une enquête indépendante des Nations unies a conclu pour la première fois qu’Israël avait commis un génocide contre les Palestiniens de Gaza. Cette conclusion rejoint celles de plusieurs experts internationaux et ONG, mais Tel-Aviv rejette ces accusations ainsi que celles concernant la restriction de l’aide humanitaire et la famine des enfants.

En août dernier, un rapport onusien a officiellement déclaré l’état de famine à Gaza : 500 000 personnes vivent dans une situation de faim « catastrophique », selon les experts. Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Tom Fletcher, a affirmé que cette famine aurait pu être évitée sans les « entraves systématiques imposées par Israël » à l’entrée de l’aide alimentaire.

Les agences de l’ONU qualifient la quantité d’aide autorisée d’insuffisante, la décrivant comme « une goutte dans l’océan ».

Sur le plan humain, l’agence de presse palestinienne WAFA rapporte que plus de 1,9 million de personnes – soit plus de 80 % de la population – ont été déplacées de force, certaines à plusieurs reprises. En mars dernier, une offensive massive a provoqué la fuite d’un million et deux cent mille personnes de la ville de Gaza en quelques jours.

En juillet, le gouvernement israélien a approuvé un plan de réoccupation progressive de la bande de Gaza, en commençant par le nord. Aujourd’hui, selon l’ONU, 88 % du territoire – soit environ 317 km² – est soumis à des ordres d’évacuation.

La guerre a également engendré une catastrophe environnementale durable. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que les dommages subis par l’écosystème de Gaza nécessiteront des décennies pour être réparés. L’eau potable est quasi inexistante, les nappes phréatiques et les côtes sont polluées, et 97 % des cultures arboricoles ont disparu.

Sur environ 250 000 bâtiments, 78 % ont été détruits, générant plus de 61 millions de tonnes de décombres, dont 15 % sont contaminées par l’amiante ou des substances toxiques. Ce mélange de pollution de l’air, de l’eau et du sol représente une menace sanitaire majeure à long terme.

Le secteur de l’éducation a été décimé : plus de 179 écoles publiques ont été détruites, plus de 100 écoles de l’UNRWA endommagées, et une vingtaine d’universités gravement touchées. Depuis le début de la guerre, plus de 18 000 élèves et 1 300 étudiants universitaires ont été tués, ainsi que plus de 1 000 enseignants. En conséquence, plus de 630 000 enfants sont privés de leur droit fondamental à l’éducation.

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