Moyen-Orient

Le désespoir augmente dans la « zone de mort » : Un cri d’alarme de l’ONU concernant la « situation déplorable » à Gaza


La mort semble être « la seule certitude » pour les 2,4 millions de Palestiniens à Gaza, qui ne peuvent échapper aux bombardements israéliens incessants, selon une responsable des Nations Unies qui parle du désespoir croissant dans la région.

 

Louise Wootton, porte-parole de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a déclaré à l’AFP depuis Gaza : « Il semble vraiment que les gens attendent la mort. La mort semble être la seule chose certaine dans cette situation. »

Wootton est à Gaza depuis deux semaines, où elle témoigne de la crise humanitaire, de la peur de la mort et de la propagation des maladies en raison de la guerre en cours.

Elle a déclaré depuis la région de Nuseirat, au centre de Gaza, qui a été ciblée à plusieurs reprises par les frappes israéliennes : « Il n’y a aucun endroit sûr dans la bande de Gaza, aucun endroit sûr du tout. La situation est complètement dévastatrice. »

Les forces israéliennes bombardent le territoire assiégé par voie aérienne, terrestre et maritime depuis le début de la guerre en octobre, transformant la majeure partie de la région en décombres.

Dans son onzième mois, la guerre a provoqué une crise humanitaire aiguë, avec des centaines de milliers de personnes, dont la majorité ont été déplacées plusieurs fois, souffrant du manque de produits alimentaires de base et d’eau potable.

Wootton a déclaré : « Nous faisons face à des défis sans précédent en matière de propagation des maladies et d’hygiène. Cela est en partie dû au blocus israélien de Gaza. »

La guerre a éclaté suite à une attaque sans précédent lancée par le Hamas sur le sud d’Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1 199 personnes, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

Les frappes aériennes, les bombardements et les opérations terrestres israéliennes dans la bande de Gaza en réponse à l’attaque ont causé la mort d’au moins 40 173 personnes, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui ne précise pas le nombre de combattants et de civils. La Commission des Nations Unies pour les droits de l’homme indique que la majorité des victimes sont des femmes et des enfants.

Rats, souris et scorpions

Des dizaines de milliers de personnes se sont réfugiées dans des écoles à travers Gaza, qui sont désormais de plus en plus ciblées par les roquettes israéliennes.

L’armée israélienne affirme que le Hamas utilise ces écoles comme centres de commandement, une accusation que le mouvement nie.

Wootton a déclaré : « Même l’école n’est plus un endroit sûr… On a l’impression d’être toujours à quelques bâtiments des lignes de front maintenant. »

Elle a noté qu’un nombre croissant de résidents de Gaza, fatigués de suivre les ordres « continus » de l’armée israélienne concernant les évacuations, hésitent à se déplacer d’un endroit à l’autre.

Elle a expliqué : « Ils ont l’impression d’être pris dans un cercle vicieux… se déplacer est difficile, notamment à cause de la chaleur et de la présence d’enfants, de personnes âgées et de personnes handicapées. »

Beaucoup de résidents de Gaza rencontrés par l’AFP ont confirmé qu’ils ne veulent plus se déplacer davantage avec leurs familles, leurs tentes et le peu de leurs affaires restantes.

Ils ont critiqué ce qu’ils considèrent comme un manque de clarté dans les ordres d’évacuation israéliens, y compris les cartes larguées depuis les avions, ainsi que les difficultés de communication en raison de l’accès limité à Internet, aux coupures d’électricité et aux problèmes de communication.

Wootton a mentionné que les personnes qui continuent à se déplacer confirment qu’où qu’elles aillent, « il y a des rats, des souris, des scorpions et des cafards », ajoutant que les insectes « transmettent des maladies d’un abri à l’autre ».

La semaine dernière, le ministère de la Santé à Gaza a annoncé que le territoire avait enregistré son premier cas de polio depuis 25 ans.

Wootton a souligné que les Nations Unies attendent le feu vert d’Israël pour passer d’une tente à l’autre afin de vacciner les enfants et empêcher la propagation de la polio.

Malgré l’échec des négociations à faire des avancées depuis des mois, Wootton a indiqué que les habitants de Gaza « espèrent toujours un cessez-le-feu » et « suivent les négociations de près ».

Les médiateurs internationaux – les États-Unis, le Qatar et l’Égypte – doivent organiser une nouvelle série de pourparlers au Caire dans les prochains jours pour tenter de parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

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