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Le désaccord au sujet de la présidence aggrave crise libyenne et augmente les craintes du peuple


La voie politique de la Libye reste bloquée dans une spirale de crise. Il y a quelques mois, les Libyens avaient tracé une ligne de sortie de crise. Un gouvernement d’unité a été formé, une date a été fixée pour les élections, avant que celles-ci ne soient difficiles à préparer, ce qui a incité à de nouvelles divisions.

La décision de la Chambre des représentants de choisir, il y a quelques semaines, Fathi Bachagha comme nouveau chef du gouvernement a exacerbé les divergences et les conflits sur la répartition du pouvoir sous la présidence d’Abdel Hamid Dbeibah, le chef actuel du gouvernement.

Pour Dbeibah, la décision de nommer un autre président est une perpétuation de la division, et cette division semble se consacrer davantage au réservoir social d’où tirent leur poids politique, comme en témoignent les groupes armés que craignent tous les Libyens.

Entraver la formation du nouveau gouvernement

Des semaines après que le Parlement a chargé Bachagha de former le gouvernement, ses caractéristiques n’ont pas encore émergé. Une consultation parlementaire sur la nomination des membres du gouvernement est toujours en cours et il est probable que le processus d’équilibre intérieur qui permettrait de mettre en place un gouvernement semblable à celui que nous venons de former sera interrompu.

Selon le politologue Nasser Houari, Bachagha se retrouva confronté à un énorme défi: former un gouvernement technocrate ou élargir son rayon d’action de 27 portefeuilles, ce qui, de l’avis de l’observateur, serait un piège à somme nulle, ressemblant à d’autres gouvernements, dans le cadre de questions de corruption.

Dbeibah tient en chaise

Le retard dans la naissance du nouveau gouvernement s’est accompagné de vives critiques de la part des parties prenantes de la crise libyenne, le chef du gouvernement d’unité nationale actuel, Abdel Hamid Dbeibah, accusant la classe politique, et en premier lieu les deux chambres du Parlement et la Chambre haute de l’État, de prendre le pays en otage par les intérêts des partis.

Alors qu’il se prépare pour son nouveau gouvernement, Dbeibah s’accroche à la légitimité de son gouvernement, en annonçant un plan pour organiser des élections parlementaires avant la fin du mois de juin, et un report de l’élection présidentielle, en assurant qu’il ne remettrait le pouvoir qu’à un gouvernement élu.

Les inquiétudes des Libyens augmentent

Cette instabilité politique a alimenté les craintes des Libyens de payer des pots-de-vin en termes de sécurité, alors qu’ils paient déjà un lourd tribut économique tout en rêvant d’une stabilité politique qui créerait une Libye sûre et prospère.

Dans cette situation, Mohamed Mahfouz, spécialiste des questions politiques et juridiques, a déclaré que l’existence de deux gouvernements était inacceptable, mais que les réalités politiques imposaient un fait accompli, en particulier du fait des désaccords persistants entre les parties qui empêchaient de s’entendre au sein d’un même gouvernement.

Mahfouz a ajouté : En Libye, plusieurs corps sont à l’origine de la crise. S’il est renvoyé au corps législatif, c’est-à-dire au Parlement et au Conseil d’État, ils seront les principaux protagonistes. Il se demande : Est-il parfaitement logique de former un gouvernement dont le mandat expire en juin prochain ?

Quelle solution ?

Pour Mahfouz, la solution est « simple » : remplacer Dbeibah par un vice-président dont la tâche sera d’organiser les élections par consensus et en consultation avec toutes les parties ou par le biais d’une rencontre de dialogue politique pour ensuite parvenir à un gouvernement élu.

Il a souligné qu’il n’y avait pas de discours dans la rue libyenne qui ne s’accrochent pas à certaines personnes. Tout le monde veut aller à la table des élections, car il n’y a pas de retenue de Dbeibah ni de Bachagha, le seul but étant les élections. Il n’y aura pas de plan d’action dans le cadre de la Feuille de route actuelle, qui est incertaine.

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