Politique

Le danger de l’islamisme : l’Autriche traque les prêcheurs de haine avec une forme d’interdiction virtuelle


Le gouvernement autrichien multiplie les mesures, certaines déjà appliquées et d’autres encore à l’état de projet, afin de lutter contre « l’islam politique », dans un contexte de pressions croissantes et de rapports signalant l’expansion de son influence.

Dans sa dernière initiative, l’exécutif prévoit de créer un « registre des prêcheurs de haine », destiné à bloquer les comptes en ligne diffusant des contenus islamistes extrémistes.

La ministre de l’Intégration, Claudia Plakolm, estime que cette mesure pourrait également concerner ceux qui prônent le port du voile dès l’enfance. Selon elle, contraindre des enfants à porter le voile fait « partie intégrante » des objectifs poursuivis par l’islam politique.

Parallèlement, le plan gouvernemental prévoit aussi d’interdire les comptes appelant à l’extrémisme.

Le ministère autrichien de l’Intégration entend contrer la propagation préoccupante de contenus radicaux en ligne, en mettant fin à l’influence grandissante de prédicateurs extrémistes qui, se présentant comme des influenceurs, attirent jeunes et mineurs.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté de bloquer l’un des principaux vecteurs actuels de l’islam politique, lequel contribue à la radicalisation des jeunes en Autriche et ailleurs en Europe.

Des pressions accrues

La pression monte sur le gouvernement afin qu’il renforce son arsenal face à l’islam politique. Dans un article publié dans le magazine autrichien Express, le chroniqueur renommé Manfred Maurer appelle les ministères de l’Intégration, de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de l’Éducation à coordonner leurs actions contre les acteurs de l’islam politique, à tous les niveaux.

Il souligne que « certaines bonnes initiatives figurant déjà dans le programme gouvernemental attendent encore leur mise en œuvre, comme la lutte contre les organisations refusant de reconnaître les principes fondamentaux de notre démocratie et les valeurs qui en découlent ».

Maurer plaide également pour un renforcement de la loi sur les associations et la publication d’une liste des organisations extrémistes. Or, à ce jour, « une telle liste n’existe pas et le ministère de l’Intérieur refuse même de répondre à toute question sur leurs activités ».

Une influence inquiétante et croissante

Un rapport publié récemment par le Centre de documentation sur l’islam politique en Autriche indique que les groupes islamistes exploitent de plus en plus les conflits géopolitiques afin de diffuser leurs idéologies extrémistes, de saper les valeurs démocratiques pluralistes et de consolider leur présence en Autriche depuis une douzaine d’années.

Selon ce rapport, « le rejet du modèle de société laïque constitue une tendance préoccupante, dont les effets sont déjà perceptibles dans certaines parties de la société autrichienne ».

Les organisations islamistes propagent aujourd’hui leurs messages de manière « hybride et multidimensionnelle » : en plus des canaux numériques, elles mènent des activités dans les rues, les mosquées et les établissements scolaires.

Elles mobilisent également des influenceurs pour cibler spécifiquement les jeunes et les orienter vers des modes de vie fondamentalistes, menaçant ainsi la cohésion sociale et la confiance envers les institutions démocratiques.

Le rapport observe aussi la multiplication de symboles et messages islamistes dans les zones urbaines d’Autriche – graffitis, affiches, vêtements – témoignant de leur visibilité croissante.

Enfin, le Centre met en garde contre le renforcement des liens entre réseaux islamistes transnationaux, lesquels véhiculent des images hostiles communes, comme celles de « l’Occident » ou de « la laïcité », tout en promouvant un modèle sociétal alternatif. Une dynamique susceptible d’accentuer les fractures sociales et de fragiliser la culture démocratique.

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