Le coup d’État houthi à sa onzième année : une catastrophe qui a ravagé le Yémen

Une tragédie longtemps couvée avant d’exploser comme un volcan, transformant Sanaa et les villes du Yémen en un brasier de feu et de sang, et menaçant désormais la sécurité de la région et du monde.
Il s’agit du coup d’État des milices houthies, la catastrophe qui, partie de Saada pour atteindre Sanaa le 21 septembre 2014, a fait du territoire yéménite une plateforme de menaces contre les pays voisins et les voies maritimes internationales.
Les Yéménites appellent le 21 septembre « jour de la catastrophe », « jour noir » ou encore « jour funeste », autant de qualificatifs reflétant le sang, la ruine et la destruction.
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Une « organisation hors-la-loi »
L’avocat et militant politique yéménite Dhezan Al-Sawa’i qualifie les milices houthies de « groupe hors-la-loi », responsables de la plus grande tragédie du pays dans l’histoire moderne, après avoir fait tomber l’État le 21 septembre, il y a 11 ans.
Il a ajouté que « ce jour-là ne fut pas seulement un coup d’État, mais un séisme qui a démoli et sapé les institutions de l’État, ouvrant 11 années de souffrance et de guerres houthies sans fin ».
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Selon lui, « les violations continues commises par ce groupe hors-la-loi contre le peuple yéménite font du 21 septembre une véritable journée de catastrophe, marquée par l’effondrement de l’autorité et de la légitimité de l’État. Les Houthis poursuivent encore aujourd’hui leurs crimes les plus atroces, en contradiction flagrante avec les lois et coutumes yéménites et internationales ».
Il souligne que les Houthis ont pratiqué « les formes les plus graves de criminalité, tant à l’intérieur du pays qu’au niveau régional, notamment contre la navigation maritime, ce qui fait de ces milices une menace mondiale nécessitant une coopération internationale pour les éradiquer et restaurer les institutions étatiques confisquées ».
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Septembre noir
De son côté, le militant politique yéménite Jamil Al-Samit affirme que « le 21 septembre est un jour noir, une catastrophe qui a anéanti l’État, détruit les institutions et renversé le pouvoir par la force des armes ».
Il ajoute que le coup d’État houthi a « assassiné le processus politique au Yémen, plongeant le pays dans un tunnel sombre où l’État, la loi et la souveraineté nationale se sont effondrés ».
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Selon lui, « ce jour que les Houthis présentent comme une révolution est en réalité un jour funeste pour les Yéménites, une journée catastrophique à tous égards, puisque le groupe s’est emparé du pouvoir par surprise ».
Il conclut : « Ce jour reste une tragédie pour l’ensemble du peuple yéménite, qui a perdu son avenir, tandis que le territoire national est devenu une plateforme de menaces pour la région et le monde, avec les attaques des milices contre les villes, les infrastructures civiles des pays voisins, les voies maritimes et le commerce mondial ».
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Un pays transformé en champ de bataille
Dans le même contexte, le ministre yéménite de l’Information, de la Culture et du Tourisme, Moammar Al-Eryani, a affirmé que le coup d’État houthi du 21 septembre 2014 fut un tournant sombre dans l’histoire moderne du Yémen, ayant sapé les acquis du peuple et provoqué la plus grande catastrophe humanitaire au monde.
Dans un communiqué, il a rappelé que « les milices houthis ont envahi Sanaa sous des slogans trompeurs — partenariat, renversement du gouvernement, réformes économiques, suppression des hausses de prix, mise en œuvre des résultats du dialogue national — mais les années écoulées ont révélé qu’il ne s’agissait pas de revendications légitimes, mais d’un plan expansionniste iranien visant à contrôler le Yémen et à en faire une base contre les pays voisins et les routes maritimes internationales ».
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Il a ajouté que « ce coup d’État criminel a permis aux milices de s’emparer des institutions de l’État, de l’armée, des services de sécurité et de justice, de supprimer le pluralisme politique, de fermer les médias et de transformer les institutions publiques en outils de répression et de pillage au service d’un projet sectaire importé d’Iran ».
Le plus grand pillage de l’histoire du Yémen
Le ministre a souligné que les milices ont perpétré « le plus grand pillage de l’histoire du Yémen », s’appropriant depuis leur coup d’État 103 milliards de dollars issus du Trésor public, des réserves en devises, des bons du Trésor, des comptes des institutions publiques et des recettes fiscales. Elles ont suspendu le paiement des salaires, imposé des taxes et prélèvements illégaux, détruit le secteur privé et étouffé l’activité économique, poussant des millions de Yéménites vers la pauvreté, la faim et la privation.
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Il a ajouté que les milices ont commis des dizaines de milliers de violations contre les Yéménites : arrestations, disparitions forcées, torture, dynamitage de maisons, déplacements forcés de millions de civils, pose de millions de mines dans les villages et les routes, enrôlement de dizaines de milliers d’enfants et leur envoi sur les fronts de guerre.
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