Politique

Le coup d’État au Niger fait face au rejet populaire et à l’indignation régionale 

Attente et Action Militaire Imminente... Le Coup d'État au Niger Confronté au Rejet Populaire et à l'Indignation Régionale


Les meneurs du coup d’État au Niger font des efforts pour faire face à un ultimatum imminent de la part de leurs voisins : céder le pouvoir ou faire face à une action militaire potentielle. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, le bloc régional des pays d’Afrique de l’Ouest, a fixé un délai à l’armée nigérienne, qui a expiré hier, pour libérer le président destitué Mohamed Bazoum et le rétablir à son poste.

Un responsable du groupe a déclaré qu’un « plan » d’intervention avait été élaboré, mais qu’il restait un dernier recours.

Action Militaire Imminente

À mesure que le temps passe, la possibilité d’une action militaire devient une véritable préoccupation. Le Niger est situé au cœur de la région du Sahel en Afrique, qui a été le théâtre de nombreuses prises de pouvoir ces dernières années, notamment au Mali et au Burkina Faso. Cependant, le Niger était également l’une des rares démocraties restantes dans la région.

La victoire du président Mohamed Bazoum aux élections de 2021 a marqué une transition relativement paisible du pouvoir, après des années de coups d’État militaires qui ont suivi l’indépendance du Niger vis-à-vis de la France en 1960. Néanmoins, des signes ont émergé indiquant que la direction militaire au Niger pensait manquer de soutien gouvernemental pour lutter contre les militants et que le coup d’État pourrait changer cette dynamique. Le coup d’État a débuté fin juillet par l’arrestation d’éléments de la garde présidentielle, entraînant la fermeture des institutions nationales et des manifestations dans les rues.

Abdulrahman Tianni, le nouveau chef de la garde, a été nommé, et le lieu où se trouve Bazoum reste incertain. Dans un article d’opinion du Washington Post, Bazoum s’est décrit comme un « otage ».

Nouvelles Mesures

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a exprimé sa disposition à agir dans les cas où les dirigeants refusent de céder le pouvoir ou lorsque les crises politiques s’aggravent. Les médias africains ont rapporté que le président nigérien avait écrit aux législateurs, conformément à la loi, pour les informer de l’intention de la CEDEAO d’intervenir militairement au Niger si les dirigeants du coup d’État restaient « défiants ». Le Sénégal, un acteur majeur de la région, s’est engagé à envoyer des forces, tandis que la France, l’ancienne puissance coloniale du Niger, a exprimé son soutien à la position du bloc régional.

Après une réunion de la CEDEAO cette semaine, le Commissaire aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité, Abdul Fatah Musa, a qualifié toute option militaire de « dernier recours ». Cependant, il a ajouté que « tous les éléments pouvant intervenir dans toute intervention finale ont été mis en place et sont en cours d’affinement ».

Niveau d’Alerte Extrême

Oluwaseyi Adetayo, expert en sécurité et en renseignement, a déclaré : « Les préparatifs pour un niveau d’alerte extrême sont déjà en cours, et il n’y a aucun doute à ce sujet. L’armée est pleinement préparée. »

Il a ajouté : « D’après ma compréhension, le Nigeria ne reculera pas et fera tout ce qu’il faut pour rétablir le régime civil au Niger. »

Il a poursuivi : « Ils veulent que le pouvoir revienne à Bazoum, mais cela pourrait ne pas être un résultat possible. Ils pourraient devoir convaincre le conseil militaire de céder le pouvoir, mais ils ne le remettront pas à Bazoum. Ils perdront, et Bazoum perdra aussi. Une personnalité neutre pourrait arriver pour gérer un gouvernement de transition. »

Le Mali et le Burkina Faso, dirigés par des militaires ayant pris le pouvoir de force, ont déclaré que toute intervention militaire serait considérée comme un acte de guerre. Le nouveau chef militaire du Niger, le général Abdulrahman Chianni, a sollicité le soutien du Mali, mais les capacités militaires du Mali ont considérablement diminué après le départ de l’armée française et la demande des soldats des Nations unies de quitter le pays après une mission de maintien de la paix de dix ans.

Les experts estiment que le Mali et le Burkina Faso ont une capacité limitée à déployer un grand nombre de forces au Niger. Avec les forces américaines et françaises présentes dans le pays, des craintes d’une guerre par procuration ont émergé.

Le cas le plus notable récent remonte à 2017, lorsque la CEDEAO a déployé des forces militaires en Gambie pour renverser le président Jammeh, qui avait refusé de céder le pouvoir après les élections. La démonstration de force à la frontière a poussé Jammeh à démissionner rapidement, suscitant des interrogations sur la possibilité que des tactiques similaires réussissent dans la situation actuelle au Niger.

Le bloc a également déployé des forces de maintien de la paix, principalement du Nigeria, dans des zones de conflit telles que la Sierra Leone et le Liberia. Cependant, c’est la première fois qu’il menace d’intervenir dans un coup d’État. Aucune réponse similaire n’a été observée lors des événements de coup d’État voisins au Mali ou au Burkina Faso.

Rejet Populaire

Le sentiment dominant au Niger est celui du rejet du coup d’État, bien que de nombreux Nigériens soient déchirés. Le pays a connu de multiples coups d’État et dictatures, mais en même temps, la mauvaise gouvernance a entaché l’idée que la démocratie est la solution. Le Niger est l’un des pays les plus pauvres au monde, sa population souffre de besoins fondamentaux tels que la nourriture et le logement.

Ce type de sentiment suggère que même si l’objectif déclaré est de restaurer la démocratie, l’intervention militaire pourrait ne pas être bienvenue dans l’ensemble du pays.

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