Politique

L’armée soudanaise tue 40 civils dans le bombardement d’un marché au sud de Khartoum

Le massacre commis par l'armée soudanaise sur le marché de Qoro dans la région de Mayu n'était pas le premier, car des dizaines de civils avaient été précédemment tués dans les bombardements de Nyala et du quartier d’al-Kalakla, des violations que des sources locales qualifient de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité


Ce dimanche, l’armée soudanaise a commis un nouveau massacre au cours duquel 40 civils ont été tués lors d’un bombardement aérien par des drones sur un marché au sud de Khartoum, marquant le plus grand nombre de victimes civiles lors d’un seul incident depuis le début de la guerre civile au Soudan le 15 avril, avec une intensification des combats dans les zones résidentielles.

Une salle d’urgence pour des volontaires locaux a déclaré dans un communiqué ce dimanche qu’au moins 23 personnes avaient été tuées lors d’un raid aérien sur un marché dans la capitale sudiste avant d’annoncer une augmentation du bilan à quarante, avec des attentes de plus de victimes après que l’hôpital Basheer se soit retrouvé bondé de blessés.

Les forces soudanaises dirigées par Abdel Fattah al-Burhan ont prétendu avoir visé des positions des Forces de soutien rapide, mais des activistes soudanais ont confirmé que le bombardement visait le marché de Qoro dans la région de Mayu, au sud de la ceinture.

Les réactions sur les médias sociaux ont varié entre ceux qui ont affirmé que la région comprend des partisans du leader des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Dagalo, et qu’elle est un centre de recrutement et de polarisation, et ceux qui ont souligné que les victimes étaient des civils et non des individus armés ou des partisans des forces.

Les sources militaires prétendent que le marché de Qoro est un marché de biens volés et d’armes, une affirmation réfutée par des sources locales qui ont confirmé que ses visiteurs sont des gens ordinaires et des personnes qui gagnent leur vie grâce au marché, tout comme d’autres marchés au Soudan.

Les mêmes sources soulignent que les bombardements aléatoires ou ciblés constituent des crimes de guerre car ils visent des zones résidentielles. Le massacre dans la région de Mayu n’était pas le premier commis par les forces d’al-Burhan ou par ceux qui lui sont loyaux parmi les restes de l’ancien régime et les milices des Frères musulmans.

Les voix appelant à une intervention internationale pour mettre fin à ces crimes, promus par les forces d’al-Burhan comme ciblant ceux qu’ils décrivent comme des ‘rebelles’, se sont multipliées ces derniers temps.

Lundi dernier, les Comités de résistance et un communiqué des Forces de soutien rapide ont confirmé que l’armée soudanaise avait commis un massacre dans le quartier d’al-Kalakla et à Nyala lors de bombardements aériens, de missiles et d’artillerie intensifs de zones paisibles, tuant plus de 34 civils, tandis que plusieurs corps brûlés et déchiquetés restent dans l’un des rares hôpitaux encore en activité à Khartoum.

À cette époque, au moins 20 personnes ont été tuées, dont deux enfants, lors d’une frappe aérienne sur un quartier résidentiel du sud de Khartoum. Les comités de résistance du quartier avaient précédemment déclaré que la morgue de l’un des rares hôpitaux encore en activité dans la capitale soudanaise contenait 11 corps de civils, dont deux enfants et une femme, soulignant que de nombreux corps brûlés et déchiquetés ne pouvaient pas être transportés.

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