Politique

L’armée soudanaise ouvre la voie à la formation d’un gouvernement civil


Le commandant de l’armée soudanaise et Président du Conseil de souveraineté, le général de corps d’armée Abdel Fattah Al-Burhan, a annoncé que l’armée ne participerait pas au dialogue national, dans un effort pour résoudre la crise politique dans le pays et ouvrir la voie à la formation d’un gouvernement civil.

Dans des déclarations diffusées par la télévision officielle, il a été prouvé que l’armée avait décidé de ne pas participer aux négociations en cours (dialogue national) pour faire place aux forces politiques et révolutionnaires; et la formation d’un gouvernement national indépendant, chargé de répondre aux besoins de la période de transition.

Au cours des dernières semaines, l’ONU, l’Union africaine et le Groupe des États d’Afrique centrale et de l’Est pour le développement ont exercé des pressions pour un dialogue direct entre les militaires et les civils, mais les principaux groupes d’opposition, tels que les Forces pour la liberté et le changement et le Parti Oumma, ont refusé d’y participer.

Dans les déclarations de lundi, Al-Burhan déclara qu’après la formation d’un gouvernement civil, le Conseil de souveraineté serait dissous, un Conseil suprême des forces armées constitué de forces armées et un soutien rapide assumé par le commandement suprême des forces régulières et chargé des fonctions de sécurité et de défense.

Des centaines de Soudanais ont continué à se rassembler pour la cinquième journée consécutive dans les rues de Khartoum et de sa banlieue pour exiger un gouvernement civil et la fin du coup d’État militaire perpétré par le chef de l’armée l’année dernière.

Depuis le coup d’État d’Octobre dernier, 114 manifestants ont été tués, dont un est décédé samedi après avoir été atteint « d’une charge de gaz lacrymogène à la tête lors des défilés du 16 Juin », selon une déclaration du Comité des médecins.

Al-Burhan a affirmé, lundi, que le droit d’exprimer son opinion était garanti à tous. Vos forces armées ne resteront pas sur le chemin », ajoutant : « Nous compatissons pour la vie des martyrs, nous déplorons les pertes subies par toutes les parties. Traduire en justice les personnes impliquées dans des pertes humaines.

Il s’agit là d’une étape importante dans un contexte de blocage politique, de manifestations incessantes et de violence qui a provoqué la colère de la communauté internationale, qui a demandé à maintes reprises à la puissance militaire au pouvoir de cesser de recourir à la force contre les manifestants de manière pacifique.

La décision d’Al-Burhan intervient à un moment où l’armée n’a plus une marge de manœuvre importante à la lumière des menaces occidentales de suspendre l’aide financière au Soudan et que Washington a déjà suspendu une aide de 750 millions de dollars.

Le Soudan est confronté à une crise financière sans précédent, qui s’est aggravée avec l’arrêt des activités humaines en raison des troubles sociaux quotidiens.

Pour la cinquième journée consécutive, des centaines de Soudanais continuent de manifester dans les rues de Khartoum et de sa banlieue pour exiger un gouvernement civil et la fin du coup d’État militaire de l’année dernière par le chef de l’armée.

Les Soudanais protestent presque chaque semaine contre le régime militaire. Mais depuis le 30 Juin, date à laquelle le plus grand nombre de victimes ont été enregistrées par les manifestants depuis des mois, les manifestants continuent à manifester pour un sit-in dans une zone Bahri au nord de Khartoum et à Omdourman, à l’ouest de la capitale, et devant l’hôpital de qualité du centre de Khartoum.

Selon le comité central anti-coup des médecins du Soudan, neuf personnes ont été tuées par les forces de sécurité ce jour-là, ce qui est devenu le plus sanglant depuis le début de l’année.

La date du 30 Juin au Soudan revêt une dimension symbolique, car elle marque le souvenir du coup d’État de 1989 de l’ancien président du Soudan Omar el-Bechir contre un gouvernement élu démocratiquement et soutenu par les islamistes, ainsi que celui des rassemblements de masse de 2019 qui ont incité des généraux à faire participer les civils au pouvoir après le renversement de Omar el-Bechir par l’armée.

Mais le coup d’État militaire du 25 Octobre 2021, mené par Al-Burhan, a mis fin à ce partenariat.

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