L’Armée Marocaine suit l’évolution de l’armement à l’échelle internationale à travers la guerre en Ukraine
Les forces armées marocaines cherchent à acquérir les armes les plus modernes, ce qui préoccupe le côté algérien
L’armée marocaine suit de près l’évolution dans le domaine de l’armement au niveau international en évaluant l’efficacité de certaines armes et des capacités militaires de certaines armées avancées à travers les guerres dans plusieurs théâtres d’opérations, notamment la guerre russo-ukrainienne.
La guerre entre la Russie et l’Ukraine a été un test sur le terrain pour plusieurs armes, que ce soit par l’armée russe ou par les armées occidentales soutenant Kiev, suivi de près par l’armée marocaine.
Le Maroc a conclu plusieurs accords d’armement depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, où l’armée marocaine s’est intéressée à la qualité et à la précision des armes, qui ont prouvé leur efficacité des deux côtés, ce qui indique une surveillance minutieuse et continue de la part de l’institution militaire marocaine des développements de la guerre là-bas.
La décision de Rabat de conclure de nombreux contrats pour l’achat de drones avancés, que ce soit en provenance de Chine, de Turquie ou des États-Unis, est une preuve de cette adaptation, où les drones militaires ont été largement utilisés par les deux parties russe et ukrainienne, infligeant de nombreuses pertes directes à chaque camp. Les drones sont considérés comme l’épine dorsale des guerres futures, ce qui explique l’intérêt marqué de l’armée marocaine pour cette arme efficace.
Le système de missiles américains HIMARS, largement utilisé par l’armée ukrainienne contre les forces russes, a également suscité l’intérêt du côté marocain, qui a cherché à l’acquérir en concluant un accord approuvé par Washington l’année dernière.
À l’époque, l’accord consistait à acheter 18 lance-roquettes HIMARS, ainsi que près de 40 systèmes de missiles tactiques ATACMS, 36 systèmes de lancement de missiles guidés multiples, ainsi que près de 36 têtes de guerre alternatives pour les systèmes de lancement de missiles guidés multiples GMLRS, et neuf véhicules multi-usages hautement mobiles.
L’approbation de Washington pour conclure un accord avec le Maroc pour l’achat de munitions Javelin, ainsi que de plates-formes de lancement et de pièces de rechange appartenant au système de Lockheed, a également témoigné de l’effort continu de l’armée marocaine pour développer ses capacités. Le département d’État américain a salué l’accord pour améliorer les capacités militaires du Maroc, affirmant que « l’accord contribuera à améliorer la capacité défensive à long terme du Maroc à défendre sa souveraineté et l’intégrité de son territoire, ainsi qu’à répondre aux exigences de la défense nationale ».
Il a souligné que l’armée marocaine avait la capacité d’intégrer et d’absorber ces capacités d’armement de manière efficace et rapide.
Rabat a réussi à diversifier ses sources d’approvisionnement en armes malgré sa bonne relation avec Washington. Cependant, l’armée marocaine a conclu des accords avec de nombreux pays tels que la Chine, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et d’autres. Le Maroc a également commencé ces dernières années à mettre en œuvre une stratégie visant à établir des zones industrielles spécialisées dans le domaine de l’industrie de la défense en comptant sur la fabrication locale. Plusieurs grandes entreprises mondiales dans le domaine ont exprimé leur volonté de créer des projets dans le royaume.
Cette forte évolution des capacités militaires marocaines suscite des inquiétudes chez le voisin algérien, qui détient des capacités militaires relativement anciennes, d’une part, et de la Russie, en plus de certaines armes chinoises.