Politique

L’armée de l’air vénézuélienne : une force symbolique qui ne tiendrait pas face aux États-Unis


Les récentes frappes américaines visant des embarcations vénézuéliennes impliquées dans le trafic de drogue ont ravivé les interrogations sur la capacité réelle du Venezuela à faire face à une éventuelle confrontation militaire avec Washington.

Selon le site américain The National Interest, l’armée vénézuélienne n’est pas considérée parmi les forces les plus impressionnantes d’Amérique latine, en particulier dans le domaine aérien. Malgré un effectif significatif sur le papier, son aviation militaire souffre d’un manque chronique de maintenance, de pénuries de pièces détachées dues aux sanctions internationales et d’un faible niveau de préparation opérationnelle.

Le rapport souligne que le Venezuela s’appuie sur une flotte aérienne hétérogène, héritée de la guerre froide, à laquelle s’ajoute un petit nombre d’avions de chasse russes modernes. Cette combinaison confère au pays une certaine capacité de dissuasion, mais pas les moyens de soutenir un véritable conflit.

Le cœur de l’aviation vénézuélienne repose sur 24 chasseurs Su-30MK Flanker achetés à la Russie au milieu des années 2000. Le Su-30, un avion de combat biréacteur multirôle, offre une puissance de frappe précise et des capacités de combat au-delà de la portée visuelle. Cependant, son entretien reste extrêmement coûteux.

Les sanctions américaines compliquent l’accès aux pièces détachées et aux équipements électroniques, contraignant Caracas à dépendre de Moscou et de Téhéran pour assurer la maintenance de sa flotte. En complément, le pays dispose encore de quelques F-16A/B achetés aux États-Unis dans les années 1980, mais la plupart sont aujourd’hui cloués au sol faute de pièces et de soutien technique. Deux de ces avions ont cependant été aperçus récemment survolant un destroyer américain, un geste symbolique destiné à démontrer une forme de résistance.

Les anciens Mirage 50 français ont, quant à eux, été définitivement retirés du service, tandis que les fonctions d’entraînement et de lutte anti-insurrection sont désormais assurées par des K-8W Karakorum chinois et quelques avions d’entraînement turbopropulsés capables de tirer des bombes et des roquettes contre des cibles légères. Ces appareils sont toutefois inadaptés à un affrontement de haute intensité contre une puissance comme les États-Unis.

La flotte d’hélicoptères vénézuélienne repose principalement sur des appareils russes Mi-17 et Mi-35 utilisés pour le transport des troupes et l’appui au sol dans les zones forestières et frontalières. Ces hélicoptères constituent un élément essentiel de la sécurité intérieure du pays.

Sur le plan logistique, le Venezuela dispose de quelques avions de transport C-130 Hercules fournis par les États-Unis avant l’ère Hugo Chávez, ainsi que d’appareils plus anciens d’origine soviétique. Si cette flotte suffit à assurer des opérations internes, elle reste incapable de soutenir des missions à longue portée ou à dimension stratégique.

En résumé, selon The National Interest, l’armée de l’air vénézuélienne demeure avant tout une force symbolique : elle peut défendre la capitale et exercer une dissuasion limitée sur ses voisins immédiats, mais face à une opération militaire

prolongée ou à un adversaire technologiquement supérieur comme les États-Unis, elle s’effondrerait rapidement.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page