Moyen-Orient

L’arme de la faim : Netanyahu menace Gaza d’une catastrophe humanitaire encore plus grave après l’arrêt des aides


Le gouvernement israélien a décidé, dimanche, de suspendre l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza à l’expiration de la première phase de l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Cette décision fait suite au refus du mouvement palestinien de prolonger la trêve conformément à la proposition soutenue par les États-Unis, selon un rapport de la chaîne américaine CNN.

La première phase du cessez-le-feu à Gaza, qui avait permis la libération de dizaines d’otages israéliens en échange de centaines de prisonniers palestiniens depuis la mi-janvier, a pris fin samedi soir.

Proposition israélienne

Le gouvernement israélien s’était dit favorable à la prolongation de cette première phase, incluant l’échange d’otages vivants et de dépouilles contre davantage de prisonniers palestiniens, tout en assurant la poursuite de l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza. Selon les estimations, 24 otages israéliens seraient encore en vie dans l’enclave.

De son côté, le Hamas a insisté pour passer à la deuxième phase de l’accord, accusant Israël de tergiverser et de manipuler en proposant une extension de la trêve jusqu’au Ramadan et à la Pâque juive, conformément à la proposition du médiateur américain pour le Moyen-Orient, Steve Whitkoff.

Dimanche, le bureau du Premier ministre israélien a annoncé que Benjamin Netanyahu avait ordonné l’arrêt total de l’entrée des marchandises et des fournitures dans la bande de Gaza à partir de ce matin, après le refus du Hamas d’accepter le cadre proposé par Whitkoff, pourtant validé par Israël.

Le bureau du Premier ministre a précisé qu’Israël ne consentira à aucun cessez-le-feu sans la libération des otages israéliens et a mis en garde contre de nouvelles conséquences si le Hamas persistait dans son refus.

Une catastrophe humanitaire

Après près de dix-sept mois de guerre, une grande partie de la bande de Gaza est en ruines et plus de 45 000 personnes ont été tuées, tandis que la situation humanitaire est catastrophique pour l’ensemble de la population.

Omer Dostri, porte-parole du bureau du Premier ministre israélien, a déclaré qu’aucun camion d’aide n’était entré dans Gaza ce matin et qu’aucun ne le fera à ce stade, ajoutant que les camions en route vers Gaza se retrouvent bloqués aux postes-frontières fermés à la circulation.

De son côté, Mustafa Barghouti, secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne, a qualifié la décision israélienne de suspension des aides de « grave escalade et violation de l’accord de cessez-le-feu ».

Membre influent du Hamas, Mahmoud Mardawi a affirmé dans un communiqué que la seule voie vers la stabilité régionale et la libération des otages repose sur l’application intégrale de l’accord et le passage à la deuxième phase, qui comprend des négociations sur un cessez-le-feu permanent, un retrait total de l’armée israélienne de Gaza, la reconstruction du territoire, ainsi que la finalisation de l’échange des prisonniers « selon un accord convenu ». Il a souligné que le Hamas ne reviendra pas sur cette position.

Blocage des négociations

L’accord initial de cessez-le-feu stipulait que la trêve devait être maintenue tant que les négociations étaient en cours. Cependant, il est incertain si des discussions sont toujours en cours à l’heure actuelle.

Vendredi, la délégation israélienne a quitté Le Caire de manière inattendue, seulement un jour après son arrivée dans la capitale égyptienne. Un responsable israélien a révélé qu’Israël cherchait à prolonger au maximum la première phase de l’accord, espérant ainsi obtenir la libération de davantage d’otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre 2023, qui a marqué le début de l’offensive israélienne contre Gaza.

Samedi, le Hamas a diffusé une vidéo de propagande montrant des otages israéliens toujours détenus à Gaza, y compris une séquence où Iyair Horn, ex-otage libéré, fait ses adieux à son frère Eitan, détenu depuis 512 jours.

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