Grand Maghreb

L’Arabie saoudite reporte ses plans de normalisation avec Israël en raison de l’escalade à Gaza 


Riyad insistera pour que la question des concessions israéliennes en faveur des Palestiniens soit prioritaire lors de la reprise des discussions sur la normalisation

Le royaume saoudien a gelé les plans soutenus par les États-Unis visant à normaliser les relations avec Israël, selon deux sources informées. 

Cela intervient alors que l’escalade israélienne continue dans la bande de Gaza, avec la menace imminente d’une guerre terrestre. Riyad exprime ses préoccupations concernant les violations israéliennes contre les civils.

Selon les mêmes sources, l’escalade israélienne à Gaza retardera les pourparlers soutenus par les États-Unis sur la normalisation avec Israël. En revanche, Riyad cherche à conclure un accord de défense conjoint, confirmant les préoccupations antérieures selon lesquelles les développements auraient un impact négatif sur les efforts de Washington pour promouvoir la normalisation entre Riyad et Tel-Aviv. 

Une source affirme que « les discussions ne peuvent pas se poursuivre actuellement, et la question des concessions israéliennes en faveur des Palestiniens doit être prioritaire lors de la reprise des discussions », soulignant que Riyad considère toujours la question palestinienne comme fondamentale et insiste sur les droits du peuple palestinien.

Washington a fait pression sur Riyad cette semaine pour condamner l’attaque du Hamas, mais le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a refusé, indiquant que « les pays du Golfe, y compris ceux ayant des relations avec Israël, sont préoccupés par la possibilité d’entraîner l’Iran dans un conflit qui pourrait les affecter ».

L’Arabie saoudite a réaffirmé son rejet absolu des appels au « déplacement forcé » des Palestiniens de Gaza et condamné les attaques continues d’Israël contre les civils, dans les déclarations les plus franches émises depuis le déclenchement de la guerre entre le Hamas et l’État hébreu il y a une semaine.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a souligné son rejet catégorique des appels au déplacement forcé du peuple palestinien de Gaza et de la condamnation d’Israël pour sa ciblage des civils innocents là-bas. 

Des milliers de Palestiniens ont fui vers le sud de Gaza vendredi, en réponse à un appel de l’armée israélienne, tandis que le Hamas a rejeté l’évacuation du nord de la bande, en prévision d’une probable opération terrestre en réponse aux attaques les plus meurtrières de l’histoire d’Israël.

La déclaration saoudienne est intervenue avec la visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken à Riyad, dans le cadre d’une tournée régionale englobant six pays arabes.

Il semble que les responsables américains aient abandonné l’idée de pousser les habitants de Gaza à se réfugier dans la péninsule du Sinaï égyptienne voisine, car la proposition n’a pas gagné de traction. Au lieu de cela, ils se tournent vers l’idée de « zones sûres » dans le secteur assiégé.

De son côté, l’Organisation de la Coopération Islamique, composée de 57 pays et basée à Djeddah, en Arabie saoudite, a exprimé son « rejet absolu » de l’éviction des habitants de Gaza et condamné les appels d’Israël à un déplacement forcé de la population palestinienne, une violation flagrante du droit international humanitaire. 

Elle a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à toutes les formes d’agression israélienne contre le peuple palestinien, qui menace de provoquer une catastrophe humanitaire sans précédent, et a souligné la nécessité de fournir des corridors humanitaires pour répondre aux besoins essentiels de la population de Gaza.

Jeudi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a souligné la nécessité que les habitants de Gaza restent « fermes et enracinés sur leur terre », malgré les appels au Caire à permettre l’ouverture d’un passage sûr pour les civils piégés dans le secteur.

La guerre a porté un coup dur aux efforts de l’administration du président Joe Biden pour favoriser la normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite.

L’Arabie saoudite a publié plusieurs déclarations au cours de la semaine dernière, exprimant son soutien à la cause palestinienne.

Jeudi, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a discuté de « l’escalade militaire en cours à Gaza et dans ses environs » avec le président iranien Ebrahim Raisi lors du premier appel entre les deux dirigeants depuis la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays parrainée par la Chine en mars de l’année dernière.

Dans son communiqué de vendredi, le ministère saoudien des Affaires étrangères a réitéré son appel à la communauté internationale à agir rapidement pour mettre fin à toutes les formes d’escalade militaire contre les civils, à éviter une catastrophe humanitaire et à fournir l’aide humanitaire et médicale nécessaire aux habitants de Gaza. Il a également exhorté à lever le blocus imposé aux frères de Gaza et à évacuer les civils blessés.

Dans la Grande Mosquée de La Mecque, le cheikh Usaama bin Abdullah al Khayyat a déclaré lors de son discours du vendredi, les larmes aux yeux : « Ô Dieu, protège les musulmans en Palestine » et « Ô Dieu, aie pitié de leur faiblesse ».

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