L’annexion est une ligne rouge : des messages décisifs des Émirats arabes unis consolident un soutien historique à la Palestine
L’annexion par Israël de la Cisjordanie ou de toute partie des territoires palestiniens occupés constitue une « ligne rouge », et toute démarche en ce sens est « catégoriquement rejetée ».
Des messages fermes, réitérés à maintes reprises par les Émirats arabes unis à travers les déclarations de plusieurs responsables et de multiples communiqués, ont tracé une « ligne rouge » diplomatique face aux tentatives israéliennes d’annexer la Cisjordanie, avertissant que cette action risquerait de « détruire les fondements de la solution à deux États » et de compromettre les efforts destinés à instaurer une paix juste et globale dans la région.
Escalade dangereuse
Dans le cadre de ses dernières démarches, le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a publié, jeudi, un communiqué condamnant fermement l’approbation préliminaire par la Knesset de deux projets de loi visant à imposer la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie occupée et à légaliser le contrôle d’une colonie. Le communiqué a souligné que cette décision représentait une escalade dangereuse et une violation flagrante des résolutions de la légitimité internationale, compromettant les efforts de paix dans la région.
Le même jour, les Émirats arabes unis, plusieurs pays arabes et islamiques, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique ont également publié un communiqué séparé condamnant ces projets de loi, mettant en garde contre la poursuite des politiques et pratiques israéliennes unilatérales et illégales.
Ces communiqués sont intervenus après les déclarations du Dr Anwar bin Mohammed Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats, affirmant que toute annexion de territoires palestiniens par Israël serait considérée comme une « ligne rouge ».
Un avertissement déjà exprimé à plusieurs reprises : le 4 septembre dernier, Khalifa Shaheen Al Marar, ministre d’État, avait mis en garde contre le fait que « l’annexion de la Cisjordanie ou de toute partie des territoires palestiniens occupés constitue une ligne rouge », et qu’un tel acte « compromettrait la sécurité régionale », réaffirmant l’attachement des Émirats à leur position constante en faveur des droits palestiniens et de la solution à deux États, considérée comme la seule voie vers une paix juste et globale.
Le 3 septembre, Lana Nusseibeh, ministre d’État, avait également insisté sur le fait que toute annexion israélienne en Cisjordanie constituerait une « ligne rouge » pour les Émirats et « compromettrait gravement le contenu des Accords d’Abraham ».
Des messages clairs et décisifs par lesquels les Émirats réaffirment leur soutien indéfectible à la cause palestinienne, précisant que la signature de l’accord de paix avec Israël, le 15 septembre 2020, n’a jamais été et ne sera jamais aux dépens de la cause palestinienne et des droits inaliénables du peuple palestinien, mais qu’au contraire les Émirats l’utilisent pour défendre ces droits, comme ils l’ont déjà démontré.
Condamnation ferme
Dans ce cadre, les Émirats arabes unis ont de nouveau condamné, jeudi, l’approbation préliminaire de la Knesset concernant les deux projets de loi visant à imposer la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie occupée et à légaliser une colonie.
Ils ont affirmé que cette mesure représentait une escalade grave et une violation flagrante des résolutions internationales, compromettant les efforts pour parvenir à une paix globale et équitable dans la région.
Le ministère des Affaires étrangères a réitéré dans son communiqué le « rejet catégorique par les Émirats de toutes les pratiques unilatérales visant à modifier le statut légal et historique des territoires palestiniens occupés ».
Le communiqué a averti que « tout projet d’annexion de la Cisjordanie est catégoriquement rejeté, car il annihilerait les fondements de la solution à deux États ».
Il a insisté sur la « nécessité de soutenir les efforts régionaux et internationaux pour relancer le processus de paix et mettre un terme aux pratiques illégales », confirmant « l’engagement des Émirats à promouvoir la paix, la justice et la protection des droits du peuple palestinien frère ».
Le communiqué a appelé la communauté internationale à « assumer ses responsabilités légales et politiques et à prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et la stabilité de tous les peuples de la région ».
Déclaration conjointe
Dans une déclaration séparée, les Émirats arabes unis, la Jordanie, l’Indonésie, le Pakistan, la Turquie, Djibouti, l’Arabie saoudite, Oman, la Gambie, la Palestine, le Qatar, le Koweït, la Libye, la Malaisie, l’Égypte, le Nigéria, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique ont condamné avec la plus grande fermeté l’approbation par la Knesset de ces projets de loi visant à imposer une prétendue « souveraineté israélienne » sur la Cisjordanie occupée et sur des colonies israéliennes illégales.
Ils ont qualifié cette démarche de violation flagrante du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, en particulier la résolution 2334 qui condamne toutes les mesures israéliennes visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut légal des territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris Jérusalem-Est. Ils ont également rappelé l’avis consultatif de la Cour internationale de justice confirmant l’illégalité de l’occupation israélienne et la nullité des colonies et des annexions.
Les Émirats et ces pays ont salué l’avis consultatif rendu le 22 octobre par la Cour internationale de justice, réaffirmant l’obligation d’Israël, en vertu du droit humanitaire international, de garantir l’accès des Palestiniens aux besoins essentiels, y compris à Gaza, et de faciliter toutes les opérations de secours, notamment via l’ONU et l’UNRWA.
La Cour a rappelé l’interdiction de l’usage de la famine comme arme de guerre, dénoncé l’entrave israélienne à l’entrée de l’aide humanitaire et réaffirmé l’interdiction des déplacements forcés. Elle a également rappelé le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’établissement d’un État indépendant, tout en soulignant que la revendication israélienne de souveraineté sur Jérusalem-Est a été jugée « nulle et non avenue » par le Conseil de sécurité.
Les pays signataires ont mis en garde contre la poursuite des politiques israéliennes illégales et appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités juridiques et morales, à contraindre Israël à cesser son escalade et à garantir au peuple palestinien son droit à un État souverain sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Efforts historiques
L’histoire retient le rôle marquant des Émirats arabes unis, il y a cinq ans, dans l’arrêt du projet israélien d’annexer environ 30 % de la Cisjordanie, une démarche qui aurait compromis la création de l’État palestinien. Cet épisode s’est répété en septembre dernier.
Le 15 septembre 2020, lors de la signature de l’accord de paix avec Israël, le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah bin Zayed Al Nahyan, avait affirmé : « Pour nous, aux Émirats arabes unis, cet accord nous permettra de nous tenir davantage aux côtés du peuple palestinien et de réaliser son aspiration à un État indépendant dans une région stable et prospère ».
Il avait été clairement souligné que « cet accord ne serait pas au détriment de la cause palestinienne ni des droits inaliénables du peuple palestinien ».
La signature avait suivi un appel historique entre le cheikh Mohammed bin Zayed, le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, au cours duquel Israël avait annoncé suspendre ses projets d’annexion.
En septembre dernier encore, les Émirats sont intervenus pour stopper une nouvelle tentative d’annexion, réaffirmant que toute démarche de ce type constituerait une « ligne rouge » et compromettrait gravement les Accords d’Abraham.
Le Dr Anwar Gargash a répété récemment que toute annexion israélienne des territoires palestiniens serait une « ligne rouge », ajoutant que les visions extrémistes ne correspondaient plus à la réalité régionale actuelle.
Position ferme et constante
Le conseiller diplomatique a expliqué que les accords de paix avec Israël avaient donné aux Émirats une influence réelle sur la question palestinienne, soulignant que la position d’Abou Dhabi sur ce dossier reste ferme et constante.
Les Émirats se sont réjouis de l’élan croissant en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien et ont réaffirmé leur attachement indéfectible à la défense de la cause palestinienne et des droits légitimes du peuple palestinien.
Cette mobilisation diplomatique s’inscrit dans la continuité du soutien historique des Émirats à la Palestine, une constante de leur politique étrangère depuis 1971. Elle s’accompagne également d’un engagement humanitaire marqué, qui rappelle aux Palestiniens les efforts du fondateur, le défunt cheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan.
Dans cette lignée, le président actuel, le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, poursuit cette politique, affirmant par ses paroles et ses actes la solidarité indéfectible des Émirats arabes unis avec le peuple palestinien.










