L’ancien président tunisien Moncef Marzouki condamné à 4 ans de prison
Le tribunal de première instance de Tunis a rendu un jugement en première instance par contumace à l’encontre de l’ancien président tunisien Moncef Marzouki, qui l’a condamné à quatre ans de prison avec l’autorisation d’une mise en application immédiate, selon TAP.
Dans une déclaration publiée hier, le Bureau de liaison de Tunis a déclaré : « Marzouki a été jugé pour atteinte à la sécurité extérieure de l’État, en contact avec des agents d’un État étranger dont le but ou les conséquences ont été de porter atteinte à la situation diplomatique du pays ».
Marzouki, en revanche, abhorre à nouveau la justice tunisienne et remet en cause son intégrité, considérant qu’il a été condamné à quatre ans de prison « par un juge misérable, sur ordre d’un président illégitime ».
Dans un post Facebook, Marzouki écrit : « J’ai été jugé plusieurs fois sous Bourguiba, jugé plusieurs fois sous Ben Ali, et aujourd’hui il m’est opposé au pouvoir sous Kaïs Saïed ».
Une enquête a été ouverte le 15 Octobre dernier; en raison des déclarations de Marzouki sur France 24, il a dit : « Il a cherché à faire échouer le sommet francophone prévu sur l’île tunisienne de Djerba à la fin de l’année en cours, en réponse aux mesures annoncées par Saïed en Juillet dernier, selon la même source ».
En Novembre dernier, un tribunal tunisien a émis un mandat d’arrêt international contre Marzouki, au vu des déclarations du président tunisien sur l’échec du sommet francophone.
En réponse à cette note, Marzouki a déclaré dans des déclarations : « Il n’est pas surprenant que cette décision ait été prise par les autorités tunisiennes, et c’était une mesure attendue », ajoutant que son mandat d’arrêt auprès des autorités tunisiennes « est un message de menace pour tous les Tunisiens ».
Depuis le 25 Juillet dernier, la Tunisie traverse une grave crise politique, le Président Kaïs Saïed a lancé une série de décisions exceptionnelles. Parmi celles-ci, on peut citer le gel des compétences du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés, l’abolition de la Commission de contrôle de la constitutionnalité des lois, la promulgation de décrets présidentiels, la présidence du Bureau du Procureur général, et le renvoi du chef du Gouvernement Hichem Mechichi.