La Turquie révèle le « point clé de désaccord » dans la normalisation des relations avec l’Égypte – Détails
Le dossier libyen est resté l’une des principales questions litigieuses entre la Turquie et l’Égypte, malgré les tentatives de normalisation en cours, sous l’effet d’une concurrence acharnée entre les deux pays. Le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt Çavuşoğlu, a déclaré à l’issue de sa visite au Caire : « Le problème que l’Égypte ne supporte pas, c’est notre présence en Libye ».
Oğlu a répondu aux questions des journalistes en déclarant que « nous avons dit dès le départ que notre présence n’était pas dangereuse pour l’Égypte, que cette présence avait été faite à l’invitation du gouvernement légitime de l’époque et qu’elle s’était poursuivie sur la volonté des gouvernements successeurs, et que nous avions toujours affirmé que la présence turque n’avait pas d’effets négatifs sur l’Égypte ».
Le Ministre turc a évoqué la Convention maritime entre son pays et la Libye, qui, selon lui, n’était pas contraire aux intérêts de l’Égypte, comme dans le cas de la Convention du Caire avec la Grèce, qui n’était pas contre Ankara, considérant que l’Égypte avait tenu compte des intérêts de la Turquie lorsqu’elle avait conclu des accords maritimes avec la Grèce.
La visite d’Oğlu au Caire, samedi dernier, est la première visite d’un responsable turc de ce niveau en Égypte depuis près d’une décennie. Elle a pour objectif de renforcer les mesures de confiance entre les deux parties.
En ce qui concerne la position de l’Égypte au sujet de l’Accord sur la prospection et l’exploration des hydrocarbures en Méditerranée orientale, le responsable turc a estimé qu’ « il ne s’agit pas d’un problème, chaque pays conclut des accords d’hydrocarbures avec un autre pays ».
Il a ajouté: « L’Égypte s’oppose actuellement à cette convention au motif que le gouvernement actuel de la Libye ne peut pas signer d’accords, car son mandat est expiré, il n’est plus légitime et elle n’a pas déclaré l’accord signé contre elle ».
Les relations entre l’Égypte et la Turquie se sont fortement détériorées en 2013, après le renversement du président des Frères Mohamed Morsi, mais se sont progressivement améliorées depuis 2021.
En octobre dernier, la Turquie a signé avec le gouvernement d’unité nationale qui a pris fin en Libye un mémorandum d’accord permettant à Ankara d’affirmer ses droits sur une grande partie de l’est de la Méditerranée.
Ce mémorandum prolonge un accord que Ankara avait signé avec le gouvernement Fayez el-Sarraj en 2019 pour délimiter la frontière maritime entre les deux pays. L’Égypte et la Grèce ont répliqué au mémorandum en affirmant qu’il était « illégal », soulignant que le gouvernement sortant de Tripoli n’avait aucune légitimité pour signer de tels accords.
Il a déclaré en outre que le Caire et Ankara avaient décidé de poursuivre des consultations et une coopération étroites sur la Libye, déclarant qu’à son avis la présence de la Turquie en Libye ou la coopération militaire entre les deux parties ne constituaient pas une menace.
Il fait remarquer que le Caire est préoccupé par la question de la stabilité de la Libye et que la Turquie et l’Égypte ne sont pas des pays rivaux sur la scène libyenne.