La Turquie étrangle les médias : 58 journalistes font l’objet d’une enquête en un mois
Alors que les critiques internationales à l’égard du dossier des droits de l’homme en Turquie et de la liberté d’expression sont de plus en plus nombreuses, le régime turc fait fi de ces critiques et continue à étouffer les libertés.
Un rapport récent a révélé que 58 journalistes avaient fait l’objet d’une enquête au cours du mois d’Octobre dernier, selon un projet de « taxe d’information » de la Fondation pour la démocratie des médias de l’Association des journalistes.
Selon le rapport, le mois dernier, des procès, des menaces et des agressions contre des journalistes ont eu lieu et, selon les données fournies dans le rapport, 58 journalistes et professionnels des médias ont comparu devant le Bureau du Procureur dans le cadre de 34 audiences distinctes tenues dans neuf villes au cours du mois d’Octobre dernier.
Dans ces procès, les journalistes ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour une durée totale de 272 ans et de 6 mois à 896 ans, 6 mois et 15 jours, et à une indemnité de 200 000 lires turques, selon le journal turc Zaman.
Les procès dans lesquels des journalistes ont été inculpés en vertu de la loi contre le terrorisme, 27 étaient membres d’une organisation terroriste, 11 faisaient la promotion d’une organisation terroriste, 7 étaient opposés à la loi sur les réunions et manifestations et 4 étaient accusés d’insulte au Président.
Le Parti de la justice et du développement a imposé un contrôle presque total sur les médias en Turquie. Après la tentative de coup d’État de 2016, des dizaines de journaux, de chaînes et de maisons d’édition ont été fermés, un grand nombre ont été définitivement fermés, d’autres encore ont continué à être publiés en dehors de la Turquie, des dizaines de journalistes sont détenus en Turquie, et le président Recep Tayyip Erdoğan est qualifié d’ennemi des journalistes dans des rapports internationaux.
