La Tunisie poursuit des actions légales contre des pages et des sites web s’adonnant à la diffamation médiatique
Le porte-parole de la Cour d’Appel a confirmé que les pages ciblées sont gérées depuis l’extérieur du territoire tunisien, et des mesures nécessaires sont prises avec les autorités compétentes pour traquer leurs propriétaires, y compris l’émission de mandats d’arrêt internationaux.
La Tunisie renforce ses mesures pour lutter contre les rumeurs et les fausses informations visant à enflammer l’opinion publique et à l’inciter contre les autorités, exploitant à la fois la crise économique et financière et certaines fuites et documents douteux. La justice travaille à surveiller certaines pages et sites web suspects gérés depuis l’étranger dans le but de ternir les réformes entreprises par le président Kaïs Saïed et de servir les intérêts des forces de l’opposition, dont certains leaders ont été arrêtés ou ont fui à l’étranger.
À cet égard, le porte-parole de la Cour d’Appel, Habib Tarkhani, a déclaré à l’agence de presse officielle que « huit sites web et pages électroniques font l’objet d’enquêtes criminelles menées par le parquet, conformément au communiqué conjoint émis par les ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Technologies de la Communication. » Le mois dernier, les trois ministères ont publié une déclaration confirmant « le lancement de procédures judiciaires visant à identifier les propriétaires et les exploitants de pages, de comptes et de groupes électroniques qui utilisent délibérément ces plates-formes pour produire, promouvoir, diffuser ou préparer de fausses nouvelles, déclarations ou rumeurs dans le but de diffamation, de ternir la réputation, de violer les droits d’autrui, de nuire à la sécurité publique et à la paix sociale, de porter atteinte aux intérêts de l’État tunisien tout en tentant de ternir ses symboles. »
Les trois ministères ont mis en garde « toute personne contribuant ou participant à la diffusion de contenu provenant d’un site ou d’une page faisant l’objet d’une enquête judiciaire ou pénale, à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire tunisien, qu’elle s’expose aux mêmes enquêtes. » La déclaration a souligné que « des listes de pages et de groupes électroniques faisant l’objet d’enquêtes seront périodiquement publiées sur les sites officiels. »
Tarkhani a mentionné les noms de ces pages, notamment « Sayeb Salah », « Haykel dkhil », « Politikat », « 9ahweji ede5iliya », « 9ahweji AFM », « Almared Al-tounsi Litathir Al-Dakhiliya », « 9ahweji Al-Barlaman » et « Shlafti Qartaj ». Ces pages ont été impliquées dans des violations de la dignité et de la diffamation au profit de certaines entités politiques qui étaient au pouvoir au cours de la dernière décennie.
Dans une déclaration via la station de radio privée « Shems FM » jeudi, le porte-parole de la Cour d’Appel a souligné que les noms des pages faisant l’objet d’une enquête judiciaire seront publiés progressivement après la réalisation des recherches et des tests techniques.
Il a expliqué que « la plupart des pages ciblées sont gérées depuis l’extérieur du territoire tunisien, et des mesures nécessaires sont prises avec les autorités compétentes pour traquer leurs propriétaires. » Il a souligné que toute personne contribuant ou participant à la diffusion du contenu de ces pages s’expose aux mêmes enquêtes.
Il a souligné que la Tunisie utiliserait les cartes internationales d’accès à l’encontre des parties qui se trouvaient derrière ces pages et mettrait en œuvre les accords d’extradition avec des États frères et amis.
La page Sayeb Salah a été à l’origine de l’annonce d’un appel entre le président d’Ennahdha par intérim Mondher el-Ounissi et une journaliste basée en Turquie, Nadia Okasha, qui a fait état de certaines irrégularités au sein du mouvement islamiste, notamment le financement de ses activités par des tiers
El-Ounissi est suspendu après la fuite, mais ce dernier confirme que son enregistrement en circulation avec une journaliste prévenue, indique, selon les observateurs, que cela se rapporte à des conflits d’ailes à l’intérieur du mouvement Ennahdha entre les dirigeants à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
L’affaire Instalingo a été un exemple du rôle joué par certains sites suspects dans la prise pour cible de certaines personnalités politiques ou dans la pression exercée sur le pouvoir pour qu’il prenne des mesures telles que le licenciement ou la nomination de ministres après avoir fait campagne contre eux en vue de conclure des transactions d’armes avec certains États.
Un certain nombre de personnalités pro-Ennahdha ou sympathisants, ainsi que l’ancien porte-parole du Ministère de l’intérieur tunisien, Mohamed Ali al-Aroui, sont également impliqués dans le dossier d’Instalingo.