Grand Maghreb

La Tunisie Place le Président du Conseil de la Choura d’Ennahdha en Assignation à Résidence


Abdelkrim Harouni, le Président du Conseil de la Choura d’Ennahdha, a été placé en assignation à résidence dans le contexte de poursuites judiciaires concernant des allégations de corruption financière et de crimes terroristes visant des dirigeants du mouvement islamique, notamment le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, son adjoint Ali Larayedh et le chef de leur groupe parlementaire, le député dissous Noureddine Bhiri.

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Le Front de Salut National, représentant la coalition de l’opposition en Tunisie, a signalé que les autorités avaient placé Abdelkrim Harouni, le Président du Conseil de la Choura du parti islamique, en assignation à résidence.

Cette décision intervient alors que les autorités enquêtent sur plusieurs dirigeants politiques d’Ennahdha et du Front de Salut National, ainsi que sur des hommes d’affaires, soupçonnés de conspiration contre la sécurité de l’État, notamment Rached Ghannouchi, le chef du mouvement islamique.

Harouni, qui avait précédemment occupé le poste de ministre des Transports dans les gouvernements de la première et de la deuxième Troïka, est le troisième plus haut responsable d’Ennahdha à voir ses mouvements restreints, après les arrestations de Ghannouchi et d’Ali Larayedh plus tôt cette année.

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L’alliance de l’opposition a déclaré dans un communiqué que cette décision arbitraire s’inscrit dans le cadre d’un schéma plus large comprenant l’arrestation de dirigeants historiques du mouvement Ennahdha, la fermeture de tous ses bureaux et les menaces à l’encontre de ses cadres et militants. Le Front de Salut National considère cette dernière mesure comme faisant partie d’une campagne visant à saper la démocratie et les libertés en Tunisie.

Dans une déclaration publiée sur ses comptes de médias sociaux, Ennahdha a condamné ce qu’il a qualifié de mesure arbitraire qui précède une réunion à distance du Conseil de la Choura prévue pour le prochain dimanche, la considérant comme une tentative de pression sur le Conseil de la Choura, qui se prépare à la onzième conférence du parti à la fin d’octobre.

La déclaration a également affirmé qu’Ennahdha « condamne la mise en assignation à résidence de M. Karim Harouni, le Président du Conseil de la Choura, et appelle à la levée de cette mesure oppressive et illégale qui viole les traités internationaux et les droits universels de mouvement et d’activité politique et civile ». Elle considère que cette mesure confirme ce qu’elle décrit comme « la tendance autoritaire et le ciblage délibéré des libertés individuelles et collectives, ainsi que le resserrement de l’étau sur les partis dans le but de saper l’ensemble du processus démocratique et de ramener notre pays à l’ère de l’autocratie. »

Dans le même temps, les autorités actuelles font face aux conséquences de ce qu’elles appellent la « prison masquée » sur la situation de santé de Harouni, en déclarant qu’il « suit toujours des traitements médicaux précis depuis l’incident de l’incendie du siège du mouvement à la fin de 2021. »

Le président tunisien Kais Saied appelle à la purification des administrations des nominations arbitraires 

De nombreux Tunisiens considèrent les mesures prises par le président tunisien Kaïs Saïed depuis le 25 juillet 2021 et les actions ultérieures comme une correction du système de gouvernance précédent dirigé par Ennahdha, dans le cadre d’une voie révolutionnaire et d’un tournant important visant à rendre cette ancienne direction responsable de la corruption financière et administrative, ainsi que de présumés crimes terroristes.

Les Tunisiens tiennent également cette direction pour responsable de l’aggravation de la crise financière, et beaucoup l’accusent de servir ses propres agendas et ceux de l’étranger plus que les intérêts nationaux, soulevant des questions sur les subventions et les prêts internationaux totalisant des dizaines de milliards de dollars.

Cette année, la police a arrêté des politiciens de premier plan qui accusent Saïed d’avoir mené un coup d’État après avoir gelé le travail du Parlement élu en 2021 et s’être tourné vers la gouvernance par décrets avant de rédiger une nouvelle constitution. Saïed a qualifié ces personnes arrêtées de « terroristes, traîtres et criminels. »

Les partis de l’opposition ont condamné les arrestations de leurs dirigeants et ont qualifié les actions de politisées. Les groupes de défense des droits de l’homme locaux et internationaux ont appelé les autorités à libérer les détenus.

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