La terre contre une paix temporaire : l’Ukraine contrainte à une solution douloureuse ?

L’Ukraine pourrait être contrainte de céder des territoires à la Russie en échange d’une « paix temporaire » avec Moscou.
C’est ce qu’a déclaré le maire de Kyiv, Vitali Klitschko, lors d’une interview diffusée ce vendredi par la BBC.
S’exprimant en anglais, Klitschko a affirmé : « L’un des scénarios… pourrait impliquer l’abandon de territoires. Ce n’est pas juste, mais c’est pour la paix, une paix temporaire. Cela pourrait constituer une solution transitoire. »
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Une « solution douloureuse »
Le président Volodymyr Zelensky, que Klitschko a déjà critiqué par le passé, pourrait être amené à accepter une « solution douloureuse » pour le pays afin de mettre fin aux combats.
Cependant, l’Ukraine n’acceptera « jamais une occupation » russe du territoire, a-t-il souligné, au lendemain de frappes nocturnes ayant fait 12 morts, selon les autorités ukrainiennes.
Plus de cent jours après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les négociations entamées par l’administration américaine pour parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine piétinent, notamment en ce qui concerne la possibilité de concessions territoriales après trois années de guerre, ainsi que le statut de la Crimée, annexée unilatéralement par la Russie en 2014.
Trump a révélé cette semaine qu’un accord avec la Russie était « très proche » et a accusé le président ukrainien d’entraver les pourparlers.
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Préparation russe
Ces déclarations du maire de Kyiv interviennent au lendemain de l’annonce du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, selon laquelle Moscou est prête à conclure un accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Cela fait suite à un avertissement lancé par Trump à Vladimir Poutine, après des frappes meurtrières sur Kyiv dans la nuit de mercredi à jeudi.
L’attaque russe, qui a visé six régions avec 70 missiles et 145 drones, a causé la mort de 12 personnes à Kyiv, selon les autorités locales. Elle survient alors que les négociations ardues menées par Trump restent tendues, notamment sur la question de la Crimée.
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Jeudi, Lavrov a déclaré dans une interview à la chaîne américaine CBS : « Trump parle d’un accord, et nous sommes prêts à en conclure un, mais certains éléments doivent encore être finement ajustés. »
Il a ajouté : « Il y a des signes indiquant que nous avançons dans la bonne direction », estimant que Trump « est peut-être le seul dirigeant sur cette planète à comprendre la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de la situation. »
Trump a par ailleurs affirmé cette semaine qu’il était « très proche » d’un règlement avec la Russie susceptible de mettre fin au conflit déclenché en février 2022.
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