L'Europe

La stratégie de l’endiguement social : une nouvelle tactique de l’islam politique en Allemagne


Les organisations de l’islam politique exploitent les difficultés des jeunes marginalisés pour les recruter et diffuser leur propagande en ligne, d’une manière à la fois subtile et inattendue.

Une étude récente a révélé l’impact émotionnel de certaines vidéos circulant sur les réseaux sociaux, qui jouent le rôle d’« appât » dans les processus de recrutement. Ces vidéos, qui abordent des sujets comme le racisme ou la discrimination, sont souvent diffusées sur des plateformes ordinaires, mais sont instrumentalisées à des fins de propagande.

L’étude, publiée par la Fondation régionale des médias de Rhénanie-du-Nord–Westphalie, dans l’ouest de l’Allemagne, s’intitule « Les zones grises numériques : potentiels de radicalisation dans les vidéos islamiques et les sections de commentaires ».

Selon les auteurs, les islamistes ciblent particulièrement les jeunes ayant souffert de marginalisation, notamment dans les sections de commentaires sous les vidéos – qu’il s’agisse de contenus publiés par des islamistes ou de vidéos issues de médias traditionnels abordant des thèmes tels que le racisme ou l’exclusion sociale.

Les vidéos analysées montrent que beaucoup utilisent une mise en scène émotionnelle, jouant sur la réalité vécue par ces jeunes.

Bien qu’aucune déclaration illégale ne figure dans ces vidéos, les discussions dans les commentaires prennent souvent une tournure extrémiste, transformant ces espaces en lieux de radicalisation et de recrutement.

Selon l’étude, les médias, en coopération avec les autorités allemandes, signalent régulièrement les infractions légales potentielles dans les commentaires publiés sous leurs contenus en ligne, notamment les propos incitant à la haine ou diffusant des symboles anticonstitutionnels.

Pour prévenir la propagation des messages extrémistes dès leur apparition, les chercheurs estiment que les plateformes numériques doivent assumer une responsabilité accrue en limitant la diffusion de contenus illégaux ou menaçant les principes démocratiques.

À cette fin, ils recommandent la création d’équipes de modération spécialisées, chargées de lutter contre les discours de haine, les propos antidémocratiques et les commentaires favorisant la radicalisation.

Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques mandatés par l’autorité des médias ont analysé des vidéos publiées sur TikTok et YouTube présentant un potentiel de radicalisation, ainsi que 1 440 commentaires associés. Ils ont également mené des entretiens avec 53 experts spécialisés dans la prévention de l’islamisme.

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