Le temps presse pour les Frères tunisiens… Il ne reste que quelques mois pour clore le chapitre des réseaux de trafic d’êtres humains
Alors que les Frères misent sur le temps pour échapper à l’une des affaires de terrorisme les plus en vue en cours d’enquête, la parlementaire tunisienne Fatima Msedi a annoncé dimanche : ‘Il ne nous reste que quelques mois avant l’expiration des délais légaux de détention, et les enquêtes ont été conclues par le juge d’instruction responsable des réseaux de trafic d’êtres humains menant aux zones de conflit, en ce qui concerne le nombre total de suspects détenus ou libérés.’
Elle a souligné que ‘dans ce contexte, il est essentiel de prendre conscience qu’une partie significative de la vérité dans cette affaire transfrontalière repose sur les informations précises et importantes détenues par les autorités syriennes concernant les parties impliquées dans le trafic de jeunes vers les zones de conflit et leur facilitation dans un contexte politique organisé.’
Elle a poursuivi : ‘Aujourd’hui, avec la reprise des relations diplomatiques entre la Syrie et la Tunisie, et la nomination immédiate de leurs ambassadeurs respectifs, il est nécessaire d’accélérer et de faire la course contre la montre. Soit en formant une équipe judiciaire et sécuritaire et en se rendant sur le territoire syrien pour interroger les terroristes emprisonnés là-bas, soit en poursuivant une représentation légale internationale et en obtenant toutes les informations qui devraient être ajoutées au dossier d’enquête tunisien, en envisageant la possibilité de les remettre.’
Elle a affirmé que les Frères avaient espéré que les délais passeraient sans que la justice tunisienne et les ministères de la justice, de l’intérieur et des affaires étrangères ne puissent conclure l’enquête requise. Fatima Msedi était celle qui avait déposé une plainte en décembre 2021 pour ouvrir le dossier du trafic d’êtres humains vers les zones de conflit, et elle avait fourni des informations importantes que le mouvement islamiste (Ennahdha) avait cherché à dissimuler au cours des dix dernières années.
Il y a environ un mois, l’ambassadeur tunisien à Damas, Mohamed Mahjoubi, a révélé que les autorités de son pays collaboraient avec leurs homologues syriens pour démanteler un dossier complexe lié aux terroristes tunisiens en Syrie. Ce dossier devrait être au centre des préoccupations des gouvernements syrien et tunisien après la reprise des relations, alors qu’ils travaillent ensemble pour élucider les mystères des réseaux de trafic d’êtres humains et des personnes impliquées.
Les autorités tunisiennes enquêtent sur le rôle de l’organisation des Frères musulmans dans la facilitation du voyage de centaines de Tunisiens en Syrie pour participer à la guerre civile au sein de groupes terroristes depuis 2017. La même année, une commission parlementaire a été formée pour enquêter sur les affaires parvenues au parlement concernant l’implication des Frères dans le trafic d’êtres humains. Cependant, Ennahdha a joué un rôle important dans l’arrêt des enquêtes.
Selon le Comité tunisien de lutte contre le terrorisme (un organe gouvernemental), en 2019, ‘le nombre de Tunisiens dans les zones de conflit a atteint environ 3 000, avec environ 1 000 éléments terroristes revenus en Tunisie de 2011 à octobre 2018.’