La Russie met en garde contre l’usage d’armes nucléaires tactiques pour frapper le site de Fordo

La Russie a lancé un avertissement sévère aux États-Unis et à Israël concernant toute intention d’utiliser des armes nucléaires tactiques ou de cibler les réacteurs nucléaires iraniens, affirmant que cela pourrait provoquer une catastrophe environnementale similaire à celle de Tchernobyl, avec des répercussions sur l’ensemble de la région, y compris le Golfe et l’Asie centrale.

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Dans une déclaration relayée par les médias russes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré vendredi que toute utilisation potentielle d’armes nucléaires tactiques par les États-Unis contre l’Iran « serait une évolution catastrophique », soulignant que ce scénario, même s’il repose sur des spéculations médiatiques, doit être pris très au sérieux.

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Ses propos faisaient écho à des rapports non confirmés selon lesquels Washington envisagerait d’utiliser une arme nucléaire tactique pour détruire le site iranien d’enrichissement d’uranium de Fordo, enfoui dans une montagne et considéré comme indestructible par des moyens conventionnels. Le journal britannique The Guardian a révélé que des responsables du Pentagone avaient évoqué cette hypothèse dans des rapports de renseignement, qui envisagent une attaque conventionnelle préalable, suivie d’un bombardement direct par un missile nucléaire tactique lancé par un bombardier furtif B-2.

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Cependant, le journal précise que le président Donald Trump n’a pas officiellement présenté cette option, et qu’elle n’a pas été discutée lors des récentes réunions de crise à la Maison-Blanche, en présence du ministre de la Défense Pete Hegseth et du chef d’état-major, le général Dan Caine. Trump a déclaré jeudi que « la décision concernant une éventuelle intervention américaine dans le conflit israélo-iranien sera prise dans deux semaines ».

Les avertissements russes ne se limitent pas à l’aspect politique, mais soulignent également les dangers environnementaux et radiologiques. Moscou a insisté sur le fait qu’une frappe contre un réacteur nucléaire, qu’elle soit conventionnelle ou nucléaire, exposerait toute la région au risque d’une contamination radioactive, ravivant le souvenir de la catastrophe de Tchernobyl en 1986.

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Alexeï Likhatchev, directeur de Rosatom, la société russe de l’énergie nucléaire, a affirmé que ses experts travaillaient toujours à la centrale nucléaire de Bouchehr en Iran, ajoutant que « la situation est normale et sous contrôle ». Il a déclaré : « Nous espérons que le message russe a été reçu par Israël, afin d’éviter toute aventure aux conséquences irréversibles ».

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Il avait déjà averti qu’une attaque contre la centrale de Bouchehr pourrait déclencher une catastrophe nucléaire semblable à celle de Tchernobyl, notant que la contamination pourrait affecter non seulement l’Iran, mais aussi les eaux du Golfe, l’Irak, le Koweït, le Bahreïn, le Qatar, voire le Pakistan et l’Afghanistan.

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De son côté, Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, a écrit sur la plateforme X (anciennement Twitter) : « Toute attaque contre des installations nucléaires, surtout en période de tensions régionales extrêmes, est inacceptable… Il faut se rappeler qu’une telle attaque pourrait reproduire la tragédie de Tchernobyl, avec des effets dévastateurs sur l’environnement et les populations ».

Medvedev a également critiqué les récentes déclarations israéliennes, estimant que le ton belliqueux du ministre israélien de la Défense au sujet du « sort du guide suprême iranien » dépasse les limites et présente un grand danger si la situation évolue vers une action militaire contre des sites nucléaires.

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Ces déclarations interviennent dans un contexte de tensions régionales croissantes, alimentées par l’incertitude autour du dossier nucléaire iranien et l’escalade des confrontations indirectes entre Israël et l’Iran à travers les frappes aériennes et les guerres par procuration en Syrie, en Irak et au Liban.

Le site de Fordo, situé sous une montagne près de Qom, est l’un des sites les plus protégés d’Iran. Le Pentagone l’a précédemment qualifié de site « indestructible » par des armes conventionnelles, ce qui a alimenté certaines discussions militaires autour d’une option nucléaire tactique, malgré les risques catastrophiques qu’elle comporte.

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Dans ce climat tendu, les craintes régionales et internationales d’une attaque contre des installations nucléaires en Iran s’intensifient. Tout rejet radioactif pourrait paralyser les infrastructures sanitaires et écologiques de plusieurs pays, et perturber le trafic maritime dans le Golfe, un couloir vital pour l’approvisionnement énergétique mondial.

Et bien que des sources officielles américaines excluent pour l’instant le recours à l’arme nucléaire, les mises en garde russes sonnent comme un signal d’alarme, d’autant plus qu’elles proviennent à la fois du Kremlin et des instances techniques spécialisées dans le nucléaire.

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