La mort de Hossein Salami révèle l’ampleur de l’infiltration israélienne au sein des Gardiens de la Révolution

Le général Hossein Salami, proche du Guide suprême Ali Khamenei, était l’un des chefs militaires les plus influents de la République islamique. Membre de la première génération des Gardiens de la Révolution, il y a consacré l’essentiel de sa carrière.
Sa mort, survenue vendredi lors d’une frappe israélienne à Téhéran, constitue une perte majeure pour le régime iranien. Mais elle met également en lumière la profondeur de la pénétration israélienne dans les structures militaires iraniennes.
Cette opération ciblée contre Hossein Salami envoie un signal fort à Khamenei : l’État hébreu a la capacité d’atteindre ses objectifs avec précision, y compris au cœur même de l’appareil militaire iranien.
Le mois dernier, Salami avait mis en garde Israël et les États-Unis contre toute attaque, déclarant : « Si vous commettez la moindre erreur, nous vous ouvrirons les portes de l’enfer. »
Né en 1960 dans le centre de l’Iran, Hossein Salami, au physique imposant et à la voix grave, apparaissait régulièrement lors de célébrations officielles ou à la télévision, prononçant des discours enflammés contre Israël, l’ennemi régional de l’Iran.
La télévision d’État a récemment diffusé des images de Salami donnant, par téléphone depuis un centre de commandement militaire, l’ordre aux Gardiens de la Révolution de lancer une attaque contre Israël, lors du raid inédit de drones et de missiles mené en avril 2024.
En 2018, il avait déclaré au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de « s’entraîner à nager en Méditerranée », insinuant qu’il devrait fuir le pays.
Hautement symbolique, Salami appartenait à la première génération des Gardiens de la Révolution, fondés au début de la guerre Iran-Irak (1980–1988), après la révolution islamique. Il a gravi les échelons jusqu’à commander la force aérienne du corps, avant d’être nommé commandant en chef en avril 2019, succédant à Mohammad Ali Jafari.
À sa nomination, l’ayatollah Khamenei avait souligné « ses compétences et son expérience précieuse à la tête des institutions majeures du pays », lui confiant la mission de « renforcer les capacités globales du corps dans tous les domaines ».
Ce poste stratégique lui avait également permis de siéger au Conseil suprême de sécurité nationale, organe chargé de rendre compte directement au Guide suprême sur les questions militaires, sécuritaires et de politique étrangère.
Créés en 1979 à l’issue de la révolution, les Gardiens de la Révolution sont placés sous le commandement direct de Khamenei, en tant que chef suprême des forces armées.
Selon l’Institut international d’études stratégiques, les effectifs des Gardiens sont estimés à environ 125 000 membres, sans chiffres officiels disponibles. Contrairement à l’armée conventionnelle, leur mission principale n’est pas de défendre le territoire, mais de protéger « la révolution et ses acquis », selon la Constitution iranienne. Ils disposent pour cela de forces terrestres, navales et aérospatiales autonomes.