Politique

La menace des Frères musulmans resurgit au Soudan : la milice Al-Baraa s’arme hors de tout contrôle de l’État


Les inquiétudes montent au Soudan face au rôle grandissant de la milice islamiste Al-Baraa, affiliée aux Frères musulmans, que de nombreux observateurs accusent d’alimenter la violence et de compromettre les perspectives de paix dans le pays.

Un rapport publié par le site Atalayar, citant l’ancien diplomate américain Cameron Hudson, a soulevé des questions sur les sources de financement et d’armement de cette milice influente. Bien que le rapport évoque le possible soutien d’un pays de la région, l’attention se porte de plus en plus sur la manière dont Al-Baraa a renforcé son pouvoir et son influence dans le conflit soudanais.

Ayman Othman Hassan, dirigeant du Parti du Congrès soudanais, a révélé, selon le quotidien Makkah, des informations sensibles sur des flux financiers suspects et des réseaux opaques ayant contribué à l’ascension de cette milice.

Selon lui, ces dernières années ont été marquées par des transferts massifs de fonds depuis les chefs du mouvement islamiste soudanais vers des banques à l’étranger, ce qui soulève de sérieuses interrogations sur l’origine et la destination de ces ressources.

L’analyse précise que la milice Al-Baraa, considérée comme une base majeure pour plusieurs autres groupes armés soutenant l’une des parties en conflit à Port-Soudan, a utilisé son influence croissante pour accéder aux ressources de l’État.

Hassan met en garde contre le rôle déstabilisateur de cette milice durant la fragile transition qui a suivi la chute du régime d’Omar el-Béchir. Il affirme qu’elle utiliserait ces fonds pour financer des campagnes de communication visant à manipuler l’opinion publique, souvent en collaboration avec d’autres factions armées alliées.

Les inquiétudes se focalisent particulièrement sur la milice Al-Baraa ibn Malik, dont les capacités militaires seraient en expansion rapide. Des rapports mentionnent qu’elle aurait acquis des drones de combat sophistiqués, une technologie qui n’a même pas été fournie aux forces régulières.

Selon le journal, cette évolution bouleverse l’équilibre des forces et alimente la crainte d’un usage incontrôlé de ces armes, en dehors de tout cadre légal ou surveillance gouvernementale.

D’autres rapports évoquent l’envoi de combattants extrémistes affiliés à Al-Baraa ibn Malik à l’étranger pour des formations spécialisées dans l’utilisation de drones, ce qui renforcerait ses capacités opérationnelles et en ferait une force autonome difficile à neutraliser. Certaines attaques visant l’aéroport de Port-Soudan auraient été menées à l’aide de ces drones, confirmant la menace que représente cette technologie.

Par ailleurs, un rapport du Centre européen de lutte contre le terrorisme et des études de renseignement, relayé par le Washington Post, affirme que la milice Al-Baraa aurait déjà reçu des armes, des drones et des munitions pour une valeur estimée à 120 millions de dollars, révélant ainsi l’ampleur du soutien militaire dont elle bénéficie pour pérenniser son influence.

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