Politique

La guerre au Soudan : La ville d’El-Fasher encerclée par les flammes et « le passage de l’espoir »


Les affrontements se poursuivent sur plusieurs fronts et l’impasse politique demeure, mais l’espoir qui atteint les Soudanais via le passage frontalier d’« Adré » ne s’est pas éteint.

Mercredi, le gouvernement soudanais a décidé de prolonger l’ouverture du poste frontalier d’Adré avec le Tchad afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin.

Un communiqué du Conseil souverain de transition a confirmé la « poursuite de la coopération et de la coordination avec les organisations internationales, les agences des Nations Unies et d’autres agences humanitaires ».

En août dernier, les autorités soudanaises avaient décidé d’ouvrir le passage frontalier d’Adré pour une période de trois mois pour garantir l’arrivée de l’aide humanitaire aux citoyens touchés, et cette décision a été renouvelée régulièrement depuis.

Cette mesure fait suite à des pressions continues de la communauté internationale et des organisations internationales, réclamant l’ouverture de ce passage frontalier entre le Soudan et le Tchad pour acheminer de l’aide à des milliers de personnes touchées par les combats au Darfour.

Auparavant, les autorités soudanaises avaient refusé d’ouvrir ce passage, craignant qu’il ne soit utilisé pour approvisionner les forces de « soutien rapide » en armes.

Cependant, la fermeture de ce poste frontalier a entraîné une famine dans plusieurs régions du Darfour, notamment dans le camp de Zamzam dans l’État du Nord-Darfour, exacerbant ainsi la pression internationale sur le gouvernement.

Des milliers de déplacés dans les camps du Darfour occidental font face au spectre de la famine, avec entre 20 et 25 décès par jour en raison de la guerre persistante et de l’aggravation de la pénurie alimentaire.

Escalade dangereuse

Avec l’intensification des combats, des sources militaires ont indiqué que la ville d’El-Fasher avait connu une escalade dangereuse aujourd’hui, suite à l’avancée des forces de soutien rapide vers le quartier général de la sixième division d’infanterie de l’armée soudanaise au centre-ville.

Selon ces sources, les forces de soutien rapide se sont déployées en grand nombre dans le marché de la ville à partir de l’est et du sud, tandis que l’armée soudanaise et les mouvements armés se trouvent à l’ouest et au nord.

Récemment, le laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale a révélé la création de positions défensives dans le camp de Zamzam, situé à 12 kilomètres d’El-Fasher, encerclée par les forces de soutien rapide depuis plusieurs semaines.

Le laboratoire a déclaré que l’analyse d’images satellites avait permis d’identifier des positions défensives dans le camp de Zamzam, suggérant une attaque imminente.

Selon le laboratoire, la chute d’El-Fasher aux mains des forces de soutien rapide pourrait survenir à tout moment, compte tenu de leur avancée sur plusieurs fronts et du resserrement du siège de la ville par des combats rapprochés contre l’armée soudanaise.

Trois objectifs

Le laboratoire a également indiqué que les forces de soutien rapide approchent de trois objectifs stratégiques : la base aérienne de la sixième division, le quartier général de la sixième division d’infanterie et le secteur sud de la route B-26.

Les forces de soutien rapide cherchent à prendre le contrôle d’El-Fasher, la dernière ville de la région du Darfour qui échappe encore à leur emprise, après avoir conquis depuis la fin de l’année dernière les États du Sud, du Centre, de l’Ouest et de l’Est du Darfour.

Selon l’ONU, le Soudan, déjà l’un des pays les plus pauvres au monde avant le conflit, connaît « l’une des pires crises de déplacement au monde, et est sur le point de subir la pire crise alimentaire au monde ».

Les appels onusiens et internationaux pour mettre fin à la guerre au Soudan se multiplient, dans l’espoir d’éviter une catastrophe humanitaire qui conduit déjà des millions de personnes vers la famine et la mort, faute de nourriture en raison des combats.

Depuis la mi-avril 2023, l’armée soudanaise et les forces de soutien rapide se livrent une guerre qui a causé la mort d’environ 20 000 personnes et le déplacement de plus de 11 millions de réfugiés et de déplacés, selon l’ONU.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page