La Ghanéenne Hanna Tetteh nommée envoyée spéciale de l’ONU en Libye après des mois de vacance
La nouvelle envoyée spéciale de l’ONU sera confrontée à des dossiers complexes en Libye, que ses prédécesseurs n’ont pas réussi à résoudre, notamment la situation de division, les ingérences étrangères et l’influence des milices.
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a annoncé vendredi la nomination de la Ghanéenne Hanna Serwaa Tetteh en tant qu’envoyée spéciale de l’ONU en Libye, succédant au Sénégalais Abdoulaye Bathily, qui avait démissionné en avril dernier. L’ONU reste, pour l’heure, incapable de rapprocher les points de vue des forces en conflit dans une Libye marquée par la division et le chaos.
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Ancienne ministre des Affaires étrangères du Ghana et représentante spéciale de Guterres pour la Corne de l’Afrique depuis 2022, Hanna Tetteh devient la dixième personnalité à occuper ce poste sensible depuis 2011, en tant qu’envoyée spéciale et cheffe de la Mission d’appui des Nations unies en Libye. Sa nomination doit encore être approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU.
La nouvelle responsable onusienne devra traiter des dossiers épineux en Libye, notamment la division inédite des institutions de l’État, les interventions étrangères, ainsi que l’influence des milices et leur refus de déposer les armes.
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Paris a exercé des pressions sur les Nations unies pour nommer un nouvel envoyé spécial en Libye et procéder à une révision complète de la stratégie de la mission face à la crise politique dans le pays.
Un rapport publié il y a un mois par le site « Africa Intelligence » a révélé que la France souhaite « soumettre la mission à un examen stratégique global pour évaluer l’efficacité de ses tâches et identifier ses lacunes. »
Les membres permanents du Conseil de sécurité, dont la Russie, ont également poussé à la nomination d’un nouvel envoyé. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait précédemment déclaré qu’il était urgent de combler cette vacance. Toutefois, la crise libyenne reste bien plus complexe qu’un simple désaccord sur la nomination d’un envoyé spécial.
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Les efforts déployés par l’ONU depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 pour rapprocher les différentes factions n’ont pas abouti, malgré des espoirs ponctuels, notamment ces dernières années.
Le poste est vacant depuis la démission surprise en avril d’Abdoulaye Bathily, qui avait alors estimé que l’ONU ne pouvait « agir efficacement » pour soutenir le processus politique en Libye, face à des dirigeants privilégiant leurs « intérêts personnels » au détriment des « besoins du pays. »
Bathily, nommé en septembre 2022, avait tenté diverses approches pour résoudre la crise libyenne, sans réussir à réunir les leaders libyens autour d’une table de négociation.
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La Libye est plongée dans le chaos politique et sécuritaire depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, à la suite d’une révolte populaire soutenue par l’OTAN.
Malgré les efforts de l’ancienne chef par intérim de la Mission d’appui des Nations unies, Stephanie Williams, pour faire avancer le processus de paix, organiser des élections et unifier le gouvernement, ces initiatives ont échoué face à de nombreux obstacles, notamment les ingérences étrangères et l’emprise des milices.
Ces derniers mois, l’ONU a redoublé d’efforts pour contenir les tensions politiques et l’escalade militaire en Libye, notamment face à la crise au sein de la Banque centrale et aux mouvements militaires inquiétants dans l’ouest du pays, suscitant des craintes d’un retour à la violence généralisée.
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