La France s’oriente-t-elle vers un affrontement décisif avec les Frères musulmans après le rapport des renseignements ?

Alors que les inquiétudes sécuritaires et idéologiques s’intensifient, le gouvernement français s’apprête à lancer une série de nouvelles mesures pour contrer l’expansion des Frères musulmans sur son territoire. Un rapport des services de renseignement français a récemment déclenché une vive controverse concernant l’influence croissante de la confrérie au sein des institutions de l’État, notamment dans les domaines de l’éducation, de la charité et de la politique.
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Roland Lombardi, expert français des affaires moyen-orientales, a déclaré que le contenu du rapport n’était pas une surprise pour les milieux sécuritaires. Les risques posés par les Frères musulmans sont signalés depuis plus de dix ans. Ce qui a changé aujourd’hui, selon lui, c’est le contexte politique et sécuritaire général, devenu bien moins tolérant à l’égard des infiltrations idéologiques dissimulées sous des slogans juridiques ou culturels.
Présenté lors d’une réunion du Conseil de défense le 21 mai 2025, le rapport de 73 pages, intitulé « Les Frères musulmans et l’islam politique en France », marque, selon de nombreux observateurs, un tournant dans le traitement officiel de la question. Le document retrace avec précision les voies d’infiltration des Frères musulmans dans les organisations de la société civile, les établissements éducatifs et même les cercles politiques locaux, où le mouvement exploite les cadres juridiques pour imposer son agenda.
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Bien que les avertissements du rapport soient clairs, Lombardi note que le gouvernement n’a pas encore présenté de plan d’action concret ni pris de décisions définitives. Il prévoit cependant que les prochaines étapes incluront la dissolution de certaines associations soupçonnées de liens avec la confrérie, la limitation des financements étrangers, le renforcement des contrôles douaniers et fiscaux, ainsi que l’activation des mécanismes européens de coopération en matière de renseignement.
Mais le plus grand défi, selon lui, ne réside pas uniquement dans les mesures techniques, mais dans la capacité de la France à résister aux pressions extérieures. Certains pays, qui soutiennent la confrérie politiquement, médiatiquement et financièrement, pourraient tenter d’influencer les décisions françaises, notamment sur les questions du gel des avoirs ou du classement de la confrérie comme entité illégale.
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L’expert souligne aussi que la stratégie de confrontation douce adoptée dans le passé par la France a montré ses limites. Il appelle à une stratégie globale, à la fois ferme et souple, combinant rigueur juridique, sensibilisation sociale, réforme des politiques d’intégration et fermeture des canaux d’infiltration via les associations, les écoles et les instances locales.
Ce tournant français s’inscrit dans un contexte international en mutation, où plusieurs pays comme les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte adoptent déjà des politiques fermes à l’égard des Frères musulmans, tout en appelant à une coordination internationale renforcée pour contenir leur discours idéologique et leurs sources de financement.
La France se trouve ainsi face à une décision cruciale : poursuivre une politique timorée ou s’engager résolument dans une stratégie claire pour contrer un projet que beaucoup d’experts considèrent encore comme une menace sérieuse aux valeurs de l’État-nation moderne.