Moyen-Orient

La deuxième phase de l’accord sur Gaza : trois objectifs derrière le choix du « gardien des secrets »


Dans une démarche qui place le sort de la trêve de Gaza sous son contrôle direct, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a nommé un allié de confiance pour diriger les négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu en cours.

Il s’agit de Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, souvent qualifié de « gardien des secrets » du chef du gouvernement israélien.

Avec cette décision, Dermer remplace le chef du Mossad, David Barnea, à la tête de la délégation israélienne chargée des négociations, qui comptait également Ronen Bar.

Les discussions sur la deuxième phase du cessez-le-feu, censées aboutir au retrait complet des forces israéliennes de Gaza et à la libération de tous les otages vivants, auraient dû commencer il y a plus de deux semaines.

Et bien que Netanyahou ait affirmé que ces négociations allaient désormais débuter, la chaîne CNN souligne qu’il est difficile d’évaluer son engagement à les mener à bien. En effet, son ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a menacé de quitter la coalition gouvernementale si Israël ne reprenait pas la guerre à Gaza à l’issue de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, prévue pour la fin du mois.

Ce changement dans la stratégie de négociation israélienne intervient alors que le Hamas a annoncé qu’il remettrait demain, jeudi, les corps de quatre otages, dont ceux des plus jeunes Israéliens détenus par le mouvement, Kfir et Ariel Bibas.

Le Hamas devrait également libérer six otages vivants samedi, suivis de quatre autres corps la semaine prochaine, en échange de prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Trois objectifs derrière cette nomination

Selon les analystes, cette décision répond à trois objectifs principaux :

  1. Un contrôle total de Netanyahou sur les négociations
    En confiant cette mission à Ron Dermer, Netanyahou s’assure d’un contrôle total sur le processus, après avoir exprimé par le passé son mécontentement face aux divergences avec Barnea et Bar concernant l’orientation des discussions. Ces désaccords avaient fait l’objet de fuites dans les médias israéliens.
  2. Un signal fort à la droite israélienne
    Ron Dermer étant connu pour ses positions droitières, sa nomination envoie un message rassurant à la droite israélienne, et en particulier à Bezalel Smotrich, chef du parti d’extrême droite Sionisme religieux, qui menace de quitter le gouvernement si Israël ne reprend pas les hostilités à la fin de la première phase de l’accord.
  3. Une influence sur la position américaine
    Dermer est l’un des principaux architectes de la relation entre Israël et l’administration de l’ancien président américain Donald Trump. Sa nomination pourrait ainsi permettre à Netanyahou d’exercer une influence plus grande sur la position des États-Unis lors des négociations.

Netanyahou avait exprimé à plusieurs reprises son refus d’entamer les discussions sur la deuxième phase de l’accord avant la réunion du cabinet de sécurité israélien (kitchen cabinet), qui s’est tenue lundi soir pour examiner la position d’Israël dans ces négociations.

Cette réunion avait été convoquée à la demande de l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, mais elle s’est achevée sans qu’aucune décision ne soit annoncée.

Toutefois, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a confirmé hier, mardi, que son gouvernement entamerait les négociations sur la deuxième phase dans le courant de la semaine.

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