La décision de Trump fait éclater la maison des Frères musulmans de l’intérieur : guerre des clans autour des finances du mouvement à Londres
Un climat croissant d’inquiétude et de division s’est installé au sein du front des Frères musulmans à Londres après l’annonce, par l’administration du président américain Donald Trump, de mesures exécutives visant à classer les branches du mouvement en Égypte, en Jordanie et au Liban comme organisations terroristes, ainsi qu’à saisir leurs fonds et leurs biens. Cette décision marque un tournant majeur dans la politique américaine à l’égard de l’organisation internationale des Frères musulmans.
Cette initiative constitue le point de départ de procédures susceptibles de s’étendre aux réseaux financiers et aux comptes liés aux intérêts du mouvement à l’étranger, ce qui a provoqué de vives dissensions entre les dirigeants en exil quant à la gestion de la crise et à la protection des actifs du groupe.
Selon le site Al-Arabiya, le conflit interne au sein du front des Frères musulmans à Londres trouve son origine dans la crainte de perdre le contrôle d’environ quarante entités affiliées au mouvement. Celles-ci comprennent des institutions et des sociétés utilisées comme sources de financement et de soutien à des activités politiques et religieuses dans la région. Des inquiétudes persistent quant au fait que la désignation de ces entités comme organisations terroristes pourrait entraîner le gel de leurs ressources et des poursuites judiciaires contre leurs responsables.
Al-Arabiya souligne l’existence de divergences entre les différents courants au sein du mouvement concernant la responsabilité de la gestion de ces actifs et la manière de répondre à la pression américaine croissante.
La décision américaine s’inscrit dans un cadre plus large d’efforts déployés par Washington pour limiter l’influence mondiale des Frères musulmans. En novembre dernier, Donald Trump a signé un décret exécutif obligeant les départements d’État et du Trésor à étudier et à classer les branches des Frères musulmans dans des pays tels que l’Égypte, le Liban et la Jordanie comme organisations terroristes étrangères, avec la préparation d’un rapport dans un délai de quarante-cinq jours, dans le but d’affaiblir leurs capacités financières, militaires et politiques.
Cette démarche est perçue comme la poursuite d’une ligne américaine dure à l’égard du mouvement, dans un contexte de controverse persistante sur ses liens avec des groupes tels que le Hamas et sur son soutien présumé à des pratiques violentes dans la région.
Les réactions au sein des cercles des Frères musulmans ont été contrastées, oscillant entre des tentatives de certaines figures dirigeantes d’absorber les conséquences juridiques et politiques de la décision, et des appels à rechercher des solutions alternatives pour gérer les ressources et éviter une liquidation totale des actifs.
Des analystes estiment que ces divisions révèlent la fragilité de la structure centrale des Frères musulmans et une contradiction dans leurs stratégies de survie face à des pressions extérieures croissantes, notamment de la part de grandes puissances comme les États-Unis, qui considèrent le mouvement non seulement comme un courant politique, mais aussi comme une menace potentielle pour la sécurité nationale et la stabilité de l’ordre régional au Moyen-Orient.
