La corruption des Frères de la Tunisie – Appels à une enquête sur le dossier de l’Armée des employés
En Tunisie, des voix s’élèvent pour enquêter sur les dossiers de corruption fraternelle en même temps que la fête des travailleurs est célébrée dans le pays.
Au cours de la décennie de domination du groupe sur le pouvoir en Tunisie, l’organisation terroriste a mobilisé une armée de ses partisans et de ses cadres et les a rattachés à l’appareil administratif de l’État pour contrôler les liens de l’appareil administratif et acheter des allégeances.
Au cours de la période au cours de laquelle Ennahdha a pris le pouvoir, en partenariat avec un certain nombre de forces politiques, des centaines de milliers de personnes ont été nommées à la fonction publique, dont un certain nombre d’anciens prisonniers condamnés pour terrorisme.
Le mouvement Ennahdha a payé ses cadres dans des postes gouvernementaux spéciaux dans les secteurs de l’éducation, des finances, de la santé, etc., en délivrant différents diplômes au cours des 10 dernières années.
Le Parlement tunisien, Fatima al-Mesdi, a affirmé que ce qui déforme le plus la fête des travailleurs est le Grand Amnistie Législative Générale encore en activité, les faux témoignages et les professions fictives.
Elle a affirmé qu’il faut mettre un terme à tout cela et révéler tous les aspects de ce dossier sur lequel Ennahdha est impliqué.
Le mouvement des Frères est également décrit comme un mouvement lié au terrorisme: « Nous attendons sa classification terroriste et sa dissolution définitive, d’autant plus que tous ses dirigeants sont actuellement en prison pour complot contre la sécurité de l’État et la sécurité nationale et pour association avec le dossier de l’infiltration de terroristes dans des points chauds ».
100.000 diplômes honorifiques
L’Association tunisienne de lutte contre la corruption estime que le nombre de certificats scientifiques falsifiés s’élève à 100 000 sur un total de 500 000 nouveaux emplois dans l’État après 2011, et il n’existe aucun chiffre précis concernant les bénéficiaires des faux certificats.
Alors que beaucoup de gens sont soupçonnés d’avoir pu être employés dans le secteur public à travers de faux certificats scientifiques, le gouvernement tunisien a répondu favorablement aux demandes d’ouverture d’une enquête sur les nominations des dernières années sous Ennahdha.
Le Ministre tunisien de l’emploi, Nasreddine Nsibi, a déjà confirmé que des opérations de validation de tous les diplômes scientifiques ont été entreprises dans tous les ministères en mettant en place un système de scellés électroniques pour mettre fin à la fraude.
Le 4 octobre dernier, 16 personnes de la province de Kasserine ont été accusées d’avoir falsifié des diplômes, dans le but d’obtenir des emplois dans plusieurs municipalités.
Il y a un an, les enquêtes sur les emplois et les nominations suspectes ont révélé que 47 000 personnes avaient été recrutées sur la base de faux témoignages scientifiques; Plus de 15 enseignants et professeurs ont alors été renvoyés à l’enquête, après qu’il a été établi que le niveau d’instruction ne correspondait pas à leur niveau professionnel, et que des certificats de faux cadres, des ingénieurs et même des ministres ont été falsifiés.
Fichier corruptif volumineux
Par ailleurs, le président de l’Association anti-corruption, Ibrahim al-Missaoui, révèle que la corruption liée aux diplômes est apparue avec la déclaration de consensus entre feu le président Béji Caïd Essebsi et le dirigeant du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi au sujet d’un système d’échelle sociale qui a coûté cher à l’État tunisien dans les dix dernières années.
Il a souligné que très peu de dossiers de fraude de certificats scientifiques avaient été transmis à la justice, ce qui rendait nécessaire la divulgation de ces dossiers.
Il a souligné que la fraude aux diplômes scientifiques était un dossier de corruption lourd qui avait contribué à la faillite et au crash de la fonction publique avec des affectations de quelques 217 000 à 800 000 fonctionnaires avant 2011, ce qui avait contribué à l’incapacité des institutions à fonctionner.
Union du travail : pas de réconciliation avec les terroristes
De son côté, le Secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, reconnaît aujourd’hui que son pays a besoin d’unité nationale pour se relever sur les plans économique, social et culturel et retrouver sa place.
Dans un discours prononcé à l’occasion de la Conférence de commémoration de la Journée internationale des travailleurs, Taboubi a déclaré que « l’unité nationale et le plaidoyer en faveur d’un dialogue commun ne signifient pas la réconciliation et la tolérance pour ceux qui sont impliqués dans le terrorisme, la corruption ou l’hostilité à l’égard de l’État et ne reconnaissent pas sa souveraineté ».
Il a ajouté qu’il « n’était pas en faveur de ceux qui toléraient le terrorisme, qui le justifiaient, qui avaient bénéficié de la corruption, et qu’il en avait été ainsi, en particulier de ceux qui avaient été impliqués dans l’anti-État tunisien et de ceux qui ne lui avaient pas accordé une totale loyauté » .
Taboubi a insisté sur la nécessité de rendre des comptes, de se réconcilier et d’interagir positivement avec la politique du 25 juillet 2021, tout en soulignant le fait qu’il n’accepte pas une politique d’exclusion.
Commentant la assertion du président Kais Saied, qui rejetait « les diktats du FMI », il dit: « Le BIT ne peut que constater cette position en accord avec la position de l’UEM qui rejette également les réformes demandées à la Tunisie en échange de prêts concessionnels » .
La Tunisie, qui traverse une grave crise économique, attend avec impatience l’approbation par le conseil d’administration du Fonds d’un prêt de 1,9 milliard de dollars, en quatre versements échelonnés sur quatre ans, en échange d’un engagement dans un train de réformes visant à revitaliser les finances publiques et à stimuler la croissance économique.