La communauté internationale s’inquiète de l’impasse politique qui perdure en Libye; Quelles sont les solutions?
Les membres du Conseil de sécurité expriment leur profonde préoccupation devant l’impasse politique qui perdure en Libye et leur déception face au manque de progrès qui continue de menacer la stabilité et l’unité du pays, près d’un an après la décision de tenir des élections le 24 Décembre 2021 et plus de deux ans après l’accord de la feuille de route du Forum de dialogue politique libyen.
Invitations internationales
Selon le Centre d’information des Nations Unies, les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur ferme appui au Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye, Abdoulaye Bathily, et à ses efforts pour relancer le processus politique en Libye, qui est actuellement dans l’impasse, et améliorer la stabilité du pays.
Ils se sont félicités des consultations intensives que le Représentant spécial a eues avec les parties prenantes libyennes et la communauté internationale et ont réitéré leur appel à toutes les parties libyennes et aux principales parties prenantes pour qu’elles engagent un dialogue constructif et complet avec le Représentant spécial du Secrétaire général et entre elles, dans un esprit de compromis et de transparence et sans exclusive.
Ils ont demandé à tous les acteurs de maintenir le calme sur le terrain et de se réunir sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies pour s’entendre rapidement sur la voie à suivre afin de mettre au point un règlement politique, y compris les bases constitutionnelles, en vue de la tenue d’élections présidentielles et parlementaires nationales libres, régulières, transparentes et sans exclusive, le plus tôt possible dans tout le pays, et ont encouragé tous les acteurs à mener à bien leurs efforts à cet égard.
Tenue des élections
Les membres du Conseil de sécurité ont renouvelé leur ferme appui au peuple libyen pour qu’il puisse être gouverné par des élections et que cette exigence légitime soit entendue dans le cadre du processus politique. Ils ont rappelé que, dans le passé, toutes les parties prenantes libyennes avaient donné de solides assurances en faveur de l’indépendance et du respect de l’intégrité du processus électoral, ainsi que des résultats des élections, les ont instamment priés de respecter ces garanties, conformément à leurs responsabilités politiques envers le peuple libyen. Les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé leur engagement à soutenir le dialogue global libyen qui vise, entre autres, à la formation d’un gouvernement libyen unifié et capable de gouverner dans tout le pays et de représenter l’ensemble du peuple libyen.
Dialogue national
Les membres du Conseil de sécurité ont souligné l’importance d’un dialogue national ouvert à tous et d’un processus de réconciliation fondé sur les principes de la justice transitionnelle, encouragé le Conseil présidentiel à poursuivre ses efforts à cet égard, avec l’appui de la MINUAD, et demandé la participation pleine, égale, effective et concrète des femmes à tous les niveaux, y compris aux postes de direction, à toutes les activités et à tous les processus de prise de décisions concernant la transition politique, le règlement des conflits et la consolidation de la paix, la participation des jeunes et la représentation de la société civile.
Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’il importait de créer un environnement sûr pour que les organisations de la société civile puissent opérer librement et se protéger contre les menaces et les représailles, et ont noté que les progrès du processus politique devraient s’accompagner d’une participation constructive à la politique économique et à la sécurité, ainsi que d’une amélioration du respect des droits de l’homme. Ils ont réaffirmé qu’il importait de créer un mécanisme sous la direction de la Libye qui réunirait les parties prenantes de tout le pays pour déterminer les priorités en matière de dépenses et veiller à ce que les recettes pétrolières et gazières soient gérées de manière transparente, équitable et responsable au profit du peuple libyen et sous une supervision efficace.
Les membres du Conseil de sécurité ont demandé à toutes les parties de respecter l’accord de cessez-le-feu du 23 Octobre 2020, et ont de nouveau appelé toutes les parties à accélérer la mise en œuvre intégrale de ses dispositions, y compris le plan d’action approuvé par la Commission militaire mixte 5+5 à Genève le 8 Octobre 2021, qui sera mis en œuvre simultanément, progressivement et de manière équilibrée.
Résolution de la crise libyenne
Mohamed Zubeidi, analyste politique libyen, a déclaré: « La situation actuelle en Libye exige de ne pas continuer à tergiverser et de ne pas se rendre aux élections, et qu’il faut trouver rapidement des solutions pour sauver l’État libyen de l’impasse juridique et constitutionnelle à laquelle il sera confronté ».
L’analyste politique a déclaré qu’une pression internationale accrue était nécessaire, et que tout progrès dans le dossier libyen devait passer par une telle pression, ce qui a conduit les Libyens à accepter un cessez-le-feu et à entamer un dialogue politique avec un gouvernement et un conseil présidentiel unifiés.
Il faut également faire pression sur les parties qui font obstacle à la tenue des élections ou à la poursuite des négociations, en faisant observer que la période actuelle exige de travailler ensemble dans l’intérêt supérieur de la Libye et de trouver rapidement des solutions politiques au cours de la période à venir afin d’achever les élections et de sortir du tunnel.