Politique

La Chine montre les crocs… Bond spectaculaire dans la production de chasseurs furtifs


Depuis la révélation en décembre 2010 du prototype de son chasseur furtif J-20, la Chine est devenue le sujet de nombreuses spéculations.

Selon un rapport du magazine Military Watch, le monde a connu, notamment après la fin de la guerre froide et l’effondrement de l’Union soviétique, une baisse marquée dans le nombre de chasseurs produits à chaque nouvelle génération, en raison de l’augmentation massive des coûts et de la complexité des technologies intégrées.

Cependant, contrairement aux États-Unis et à la Russie, qui ont maintenu une production soutenue de leurs principaux chasseurs — notamment le F-35 — grâce à leur exportation à l’étranger, la Chine n’a pas adopté la même stratégie pour ses appareils les plus avancés. L’exportation du J-20 est interdite, ce qui signifie que toute la production est exclusivement réservée à l’armée de l’air chinoise.

Cette approche particulière a suscité des interrogations sur le volume final de production du J-20, d’autant plus qu’aucun autre modèle de cinquième génération ne semble en développement à court terme, faisant du J-20 la pierre angulaire de la modernisation de la flotte aérienne chinoise pour les décennies à venir.

En 2018, des experts militaires ont informé la Commission du renseignement de la Chambre des représentants des États-Unis que la Chine pourrait produire jusqu’à 500 exemplaires de ce modèle. Toutefois, le rythme de production accéléré au cours des années suivantes a conduit les analystes à revoir leurs prévisions : il est désormais presque certain que le nombre final dépassera aisément les 700 appareils, et pourrait même atteindre des chiffres bien plus élevés.

Abraham Ait, l’un des spécialistes les plus éminents des programmes de chasseurs chinois modernes et auteur du livre Le chasseur furtif chinois : le J-20, dragon puissant et défi croissant à la suprématie aérienne occidentale, a souligné que l’expansion rapide des installations de production du J-20 témoignait clairement d’un plan ambitieux visant à en produire un très grand nombre.

Il précise que la demande croissante en chasseurs de cinquième génération en Chine s’explique principalement par la prolifération attendue des F-35 américains parmi les adversaires potentiels — un nombre qui pourrait dépasser les 2 000 unités dans les années à venir, même si la production venait à être réduite.

Ce constat rend peu réaliste l’idée que la Chine se contente d’un nombre limité de J-20, la poussant au contraire à en produire massivement afin d’assurer un équilibre des puissances aériennes.

D’ici 2023, des rapports indiquaient que le rythme de production annuel du J-20 atteignait entre 100 et 120 appareils, un chiffre inégalé pour un chasseur chinois depuis des décennies, et sans équivalent parmi les avions bimoteurs dans le monde à la même période. Ces chiffres alimentent les prévisions selon lesquelles la production totale pourrait dépasser les 1 000 unités dans un avenir proche, marquant une transformation majeure des capacités de l’aviation militaire chinoise.

Ait a commenté que la dernière fois que la Chine avait produit un chasseur en aussi grand nombre remonte aux années 1950 et 1960 avec le J-6 — un avion bien plus petit et technologiquement bien moins avancé que le J-20.

Cette production massive indique que le J-20 n’est pas un appareil élitiste en nombre restreint, mais est destiné à devenir l’épine dorsale de l’armée de l’air chinoise, équipant potentiellement près de la moitié, voire la majorité de ses unités de combat.

Un tel bouleversement n’avait pas été observé depuis des décennies en Chine, et reflète une stratégie claire visant à construire une force aérienne capable de relever les défis futurs — surtout avec l’élargissement des rôles et des missions du J-20, grâce à sa technologie furtive de pointe et à sa performance supérieure face à d’autres modèles comme le J-16.

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