La Chine et la Russie s’opposent à un projet américain visant à créer une force de stabilisation à Gaza
Des pays arabes ont exprimé leur inquiétude quant à l’absence de tout rôle de l’Autorité palestinienne dans la gestion de Gaza dans le cadre du projet américain.
Des sources diplomatiques aux Nations unies ont indiqué que le projet de résolution américain relatif à la force internationale de stabilisation envisagée pour la bande de Gaza se heurte à l’opposition de la Russie, de la Chine et de certains pays arabes, dans un contexte de blocage concernant la transition vers la deuxième phase du plan de paix de Trump.
L’agence Associated Press a rapporté, citant quatre diplomates onusiens ayant requis l’anonymat, que certains pays arabes — non mentionnés — ont exprimé « leur préoccupation concernant l’absence totale de rôle attribué à l’Autorité palestinienne dans la gestion de Gaza », puisque le projet américain ne prévoyait aucune participation de celle-ci.
Les diplomates ont ajouté que la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité dotés du droit de veto, ont demandé la suppression du Conseil de paix figurant dans le projet de résolution américain.
Selon les déclarations antérieures du président américain Donald Trump, le « Conseil de paix » prévu dans son plan pour Gaza serait la plus haute instance chargée de la gestion des affaires du territoire. Il serait présidé par Trump et comprendrait d’autres chefs d’État dont l’identité serait annoncée ultérieurement.
D’après Associated Press, la dernière version du projet de résolution américain, rendue publique mercredi soir, maintient la disposition relative au Conseil de paix tout en ajoutant des engagements élargis concernant le droit des Palestiniens à l’autodétermination.
La semaine dernière, des médias américains ont rapporté que l’administration Trump avait soumis aux membres du Conseil de sécurité un projet définissant la nature et les missions d’une force internationale appelée à opérer dans la bande de Gaza pour une durée d’au moins deux ans.
Cette force internationale fait partie des éléments du plan Trump sur lequel repose l’accord de cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le mouvement Hamas depuis le 10 octobre dernier.
Le projet de résolution devrait être soumis au vote dans les prochaines semaines afin d’entrer en vigueur et de permettre le déploiement des premières unités à Gaza d’ici janvier prochain.
La semaine dernière, des médias américains, dont le site Axios, ont indiqué que cette force internationale serait une force « exécutive » plutôt qu’une force de « maintien de la paix ». Elle serait composée de troupes provenant de plusieurs pays et aurait pour mission de sécuriser les frontières de Gaza avec Israël et l’Égypte, de protéger les civils et les couloirs humanitaires, ainsi que de former une nouvelle force de police palestinienne.
Le projet prévoit également que cette force internationale sera chargée de détruire les infrastructures militaires à Gaza, de désarmer les factions palestiniennes et de garantir que le territoire soit exempt d’armes, y compris en procédant au désarmement des Brigades al-Qassam, la branche militaire du Hamas, dans le cas où cela ne serait pas réalisé volontairement.
According to Associated Press, bien que certaines réserves fassent partie des négociations habituelles au sein du Conseil de sécurité, les objections formulées reflètent la profondeur des divergences entre Washington et plusieurs membres du Conseil après plus de deux ans de guerre dans la bande de Gaza.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a souligné dans une interview à la chaîne turque HaberTürk la nécessité que la force internationale envisagée dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu fasse partie d’une mission de maintien de la paix, afin d’être « opérationnelle et applicable ».
Il a expliqué que la force internationale devrait s’intégrer dans une mission de maintien de la paix et avoir pour tâche principale de superviser le cessez-le-feu sur le terrain, de former les forces de police palestiniennes et de renforcer leurs capacités. Elle pourrait également assurer la sécurité des frontières et des points de passage, ce qui est essentiel.
Il a ajouté que cette force devrait entrer dans la bande de Gaza avec l’accord des Palestiniens, avertissant que dans le cas contraire, elle pourrait être perçue comme une force d’occupation.
Concernant les pays susceptibles de contribuer à cette force internationale, le ministre a précisé que la question n’est pas encore tranchée et que la participation serait volontaire. Les discussions se poursuivent pour déterminer les pays participants, le nombre de troupes et les modalités d’engagement. Il a également indiqué que plusieurs pays islamiques et européens ont manifesté leur disposition à participer à cette force.
