La catastrophe silencieuse : un quart des bâtiments historiques du Sud-Liban s’effondre face à la guerre israélienne
Une étude réalisée par le journal américain The Washington Post, en utilisant des images satellites, révèle qu’environ un quart des bâtiments dans 25 municipalités libanaises proches de la frontière israélienne ont subi des destructions ou des dommages graves jusqu’à samedi dernier, illustrant l’impact massif des frappes aériennes israéliennes et de la guerre terrestre contre le Hezbollah.
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Destruction du quart du Sud-Liban
Les données montrent que 5 868 bâtiments ont été endommagés ou détruits, incluant près de la moitié des bâtiments dans les zones de Aita al-Chaab et de Kfar Kila, les plus touchées. Les analyses indiquent qu’environ 80 % de ces destructions ont eu lieu depuis le 2 octobre, soit un jour après le début de l’invasion terrestre d’Israël.
En s’appuyant sur des images satellites et des analyses de données radar des satellites Sentinel-1, ainsi que sur des vidéos documentées, l’étude révèle que les attaques israéliennes ont causé des destructions importantes, y compris la destruction d’au moins neuf sites religieux. Cette analyse a été réalisée avec l’aide d’experts du Centre d’études supérieures de l’Université de la ville de New York et de l’Université d’État de l’Oregon, permettant au journal de quantifier et documenter l’étendue des dommages au Sud-Liban.
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Les forces israéliennes prétendent mener des opérations militaires « locales et limitées » basées sur des renseignements précis, avec l’objectif de permettre à environ 60 000 Israéliens déplacés de revenir dans leurs foyers dans le nord et d’éliminer la menace posée par le Hezbollah.
Les forces israéliennes ont affirmé avoir découvert l’infrastructure offensive du Hezbollah, incluant un vaste réseau de tunnels et d’arsenaux le long de la frontière.
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L’extension de la guerre
Selon le journal, l’extension de la guerre a provoqué le déplacement d’environ un cinquième de la population libanaise. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapporte que plus de 834 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, majoritairement issues du Sud-Liban, depuis l’intensification des opérations militaires entre Israël et le Hezbollah.
Bien que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, ait adressé le mois dernier un message au peuple libanais en affirmant que « la guerre d’Israël n’est pas contre vous, mais contre le Hezbollah », des experts soulignent que l’ampleur des destructions dans le sud du Liban indique une campagne visant à évacuer systématiquement la région, rendant ainsi le retour des habitants difficile après la fin des combats.
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L’identité libanaise en péril
Le journal souligne que les villages du sud du Liban font partie intégrante du tissu historique du pays, avec des vies, traditions et coutumes ancrées dans la terre, et des champs d’oliviers et de tabac s’étendant le long de la frontière. Dans le contexte actuel du conflit, certains estiment que cette guerre menace les liens culturels des habitants avec leurs régions.
Hicham Younès, directeur de l’association Khudoriyoun Janoubiyoun, affirme que « cette destruction systématique menace non seulement les moyens de subsistance, mais également l’identité culturelle de la région ».
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Il explique que la campagne militaire pourrait conduire à la rupture du lien entre les habitants et leurs terres.
Dans le village de Kfar Kila, l’un des premiers lieux où les forces israéliennes sont entrées, environ 46 % des bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés, provoquant la destruction de marchés prospères et de champs d’oliviers.
Les scènes provenant de Kfar Kila montrent une destruction sans précédent, selon les habitants locaux.
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Les vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent une série d’explosions coordonnées dans au moins 11 villages. À Aita al-Chaab, les bâtiments ont été détruits au milieu de nuages de poussière et de débris, tandis que d’autres images montrent le drapeau israélien hissé au-dessus d’une ville réduite en ruines.
Ciblage des sites patrimoniaux
D’après le journal américain, depuis le début de l’invasion, les forces israéliennes n’ont pas montré une grande considération pour éviter les sites religieux.
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Des vidéos documentées dans le village de Ramiyah montrent la destruction de la mosquée dans une explosion coordonnée. D’autres images montrent une mosquée dans le village de Dahrah s’effondrant après avoir été ciblée par les soldats israéliens.
L’avocate spécialisée dans les lois de la guerre, Sarah Harrison, affirme que les bâtiments culturels, comme les mosquées, bénéficient d’une protection spéciale en vertu du droit international, sauf s’ils sont utilisés à des fins militaires.
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