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« La bombe à retardement de Daech » menace le Moyen-Orient de chaos… Détails 


Le journal britannique The Telegraph a mis en garde contre une « bombe à retardement de Daech » qui menace de plonger le Moyen-Orient dans le chaos. Cette analyse approfondie, signée par la journaliste Liz Cookman depuis Hassaké, dans la région du Nord-Est de la Syrie, met en lumière les dangers persistants liés à l’organisation terroriste.

Liz Cookman s’est rendue dans le camp d’Al-Hol, qui abrite les familles des combattants de Daech et est surveillé par les Forces démocratiques syriennes (FDS), majoritairement kurdes. Elle décrit les personnes qui s’y trouvent comme « le plus grand rassemblement des vestiges du califat sanglant autrefois dirigé par Daech« .

Elle rapporte de sérieux avertissements indiquant que le camp d’Al-Hol, ainsi que d’autres comme le plus petit camp de Roj au nord et diverses prisons inconnues contenant des milliers de « terroristes loyaux à l’organisation », risquent de s’effondrer, alors que Daech reste « assoiffé de sang ». Ces révélations ont été relayées par la BBC, citant The Telegraph.

Depuis la chute de Daech il y a six ans, aucun gouvernement étranger n’a trouvé de solution durable aux problèmes de sécurité et à la menace d’un retour du groupe, bien que plusieurs de leurs citoyens soient détenus dans ces camps, y compris des Britanniques.

On estime qu’environ 20 femmes britanniques, 40 enfants et 10 hommes qui avaient rejoint Daech sont actuellement détenus dans ces installations.

L’analyse du journal souligne que les craintes d’un retour de Daech se sont intensifiées récemment, alors que la Syrie entre dans une nouvelle phase d’ »incertitude » après la chute de Bachar al-Assad. S’y ajoutent des mises en garde contre d’éventuelles évasions de « terroristes de Daech » détenus dans le nord-est de la Syrie, aggravées par la réduction de l’aide étrangère sous l’administration de Donald Trump.

Le financement américain des Forces démocratiques syriennes a en effet été suspendu pendant plusieurs jours, empêchant les gardiens locaux de se rendre au travail. Lundi dernier, le département d’État américain a finalement rétabli ce financement pour une période temporaire de deux semaines, mais l’avenir reste incertain une fois cette aide expirée.

Selon Charles Lister, directeur du programme de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme au Middle East Institute, « le danger ne doit pas être sous-estimé… C’est le plus grand nombre de terroristes emprisonnés au monde à ce jour, et Daech reste déterminé à organiser des évasions de masse ».

Khaled Ibrahim, un responsable de l’administration autonome de facto du nord-est de la Syrie, qualifie les installations de la région de « bombes à retardement ».

L’article souligne que de nombreux pays, notamment en Europe, hésitent à rapatrier leurs citoyens, car certains dirigeants considèrent cela comme un « suicide politique », craignant une montée de l’extrémisme et le manque de preuves suffisantes pour poursuivre en justice les suspects de terrorisme.

Un autre défi majeur concerne la Turquie, qui considère les FDS comme alliées du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation séparatiste en conflit avec l’État turc depuis des décennies.

Ankara soutient également plusieurs groupes rebelles qui ont contribué au renversement du régime autoritaire d’Assad et entretient des relations avec Hayat Tahrir al-Cham (HTS), renforçant ainsi « l’influence et le poids de la Turquie dans l’avenir de la Syrie ».

Malgré cette influence croissante, certains membres de la future administration américaine ont menacé d’imposer des sanctions à la Turquie en raison des attaques menées dans le nord-est de la Syrie, affirmant qu’elles compromettent la mission essentielle de prévention du retour de Daech.

L’article conclut que la situation actuelle est « instable » et qu’aucune solution claire ne semble se profiler à l’horizon.

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