Politique

La base de Bagram : héritage de la guerre contre Al-Qaïda et détentrice du secret nucléaire 


La base de Bagram est revenue sur le devant de la scène après avoir sombré dans l’oubli lors du retrait des forces américaines à l’été 2021.

Cette base, dont l’ancien président américain Donald Trump réclame la reprise et dont il n’a cessé de critiquer les conditions de l’évacuation décidée par son prédécesseur Joe Biden, fut un centre névralgique des opérations américaines contre Al-Qaïda. Mais, derrière ses déclarations, un « secret nucléaire » semble nourrir ses ambitions.

Localisation
La base se situe dans la province de Parwan, à environ 50 kilomètres au nord de Kaboul, la capitale afghane.

Origines
Elle fut construite par l’Union soviétique dans les années 1950 et servit de quartier général aux opérations militaires soviétiques entre 1979 et 1989.
Après l’intervention américaine en Afghanistan, consécutive aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis ont reconstruit la base et en ont fait un pivot de leur lutte contre Al-Qaïda, responsable des attaques meurtrières de New York et Washington.

Sa superficie fut portée à 77 km² et elle pouvait accueillir jusqu’à 10 000 soldats américains.

Installations
Selon Reuters, la base comprenait notamment :

  • un vaste complexe carcéral, 
  • une piste d’atterrissage de 3 660 mètres pour gros-porteurs et bombardiers, 
  • 110 emplacements protégés pour avions, 
  • trois entrepôts géants et une tour de contrôle, 
  • un hôpital militaire doté d’équipements modernes, 
  • des infrastructures éducatives pour formations en ligne, 
  • des restaurants, cafés et commerces, 
  • des salles de sport, une bibliothèque et un centre de loisirs, 
  • des dépôts d’armes, de munitions et de véhicules militaires. 

Attaques passées
Avant le retrait, la base avait été la cible de nombreuses attaques talibanes, dont la plus marquante en 2016, lorsqu’un kamikaze infiltré parmi les employés tua deux soldats et deux contractants américains, et blessa 16 Américains et Polonais.

Visites présidentielles
Trois présidents américains s’y sont rendus : George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump.

Le retrait
En juillet 2021, les forces américaines et de l’OTAN quittèrent Bagram.

  • Elles évacuèrent l’équivalent de 900 avions-cargos C-17, 
  • rapatrièrent leurs armes lourdes, 
  • détruisirent environ 16 000 pièces d’équipement, selon le CENTCOM, 
  • laissèrent sur place des milliers de véhicules civils, des centaines d’engins militaires et certaines armes légères avec leurs munitions.
    Le 2 juillet 2021, le Pentagone annonça la remise officielle de la base aux forces afghanes.
     

Le « secret nucléaire »
En mars 2025, Donald Trump annonça son intention de reprendre le contrôle de Bagram.
Le 18 septembre, il affirma vouloir la récupérer en raison de sa position stratégique, à proximité de la Chine.
Selon lui, l’un des principaux arguments est que « la base se trouve à seulement une heure du lieu où la Chine fabrique ses missiles et armes nucléaires ».
Le 21 septembre, il menaça l’Afghanistan de « graves conséquences » si la base n’était pas restituée.

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