Politique

Khamenei reconnaît un coup dur pour le front de la résistance avec la mort de Sinwar 

Le ministre des Affaires étrangères iranien appelle à punir toute personne connaissant la date de l'attaque israélienne et les cibles prévues, en réponse au président américain.


Le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé samedi que le mouvement Hamas « est vivant et restera vivant » malgré la mort de son chef politique, Yahya Sinwar, lors d’une opération militaire israélienne. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghtchi, a critiqué les déclarations du président américain Joe Biden concernant l’attaque israélienne imminente contre Téhéran.

Sinwar a été tué mercredi lors d’un affrontement armé avec les forces israéliennes après une traque qui a duré un an, et sa mort a été annoncée jeudi.

Khamenei a déclaré dans un communiqué : « Il ne fait aucun doute que sa perte est douloureuse pour le front de la résistance, mais ce front n’a pas cessé de progresser avec le martyre de figures éminentes ».

L’Iran ne reconnaît pas l’État d’Israël et a fait du soutien à la cause palestinienne l’une des pierres angulaires de sa politique étrangère depuis la révolution islamique de 1979.

Khamenei a ajouté que Yahya Sinwar « était un symbole éminent de la résistance et du jihad » contre Israël.

Il a ajouté : « Il a tenu bon avec une détermination d’acier face à l’ennemi agresseur et injuste, et lui a infligé une claque avec sagesse et courage, immortalisant dans l’histoire de cette région le souvenir du 7 octobre, qui est irréparable, puis il est monté au rang des martyrs avec honneur et gloire ».

L’axe de la résistance, qui s’est constitué au fil des années avec le soutien de l’Iran, inclut le Hamas, le Hezbollah libanais, le mouvement Houthi au Yémen et divers groupes chiites en Irak et en Syrie. Ces groupes se présentent comme étant en résistance à Israël et à l’influence américaine au Moyen-Orient.

Israël accuse Yahya Sinwar, longtemps resté dans l’ombre avant de prendre la tête du Hamas cet été, d’être l’architecte de l’attaque sans précédent menée par le mouvement contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

À la veille de sa nomination à la tête du bureau politique du Hamas en août, à la suite de l’assassinat de son prédécesseur Ismaïl Haniyeh à Téhéran fin juillet dans une frappe attribuée à Israël, le guide suprême iranien avait publié sur son site internet une vidéo d’une rencontre rare avec Sinwar datant de 2011.

À cette époque, Yahya Sinwar faisait partie d’une délégation du mouvement islamique palestinien dirigée par Haniyeh en visite à Téhéran.

Par ailleurs, le ministre iranien des Affaires étrangères a réagi aujourd’hui, samedi, à une déclaration du président américain dans laquelle il disait être informé de la manière dont l’attaque israélienne imminente contre l’Iran se déroulerait, ainsi que de sa date, en affirmant que toute personne sachant « comment et quand Israël attaquera l’Iran » doit être tenue responsable.

Araghtchi a ajouté sur la plateforme X : « Toute personne qui sait ou comprend ‘comment et quand Israël attaquera l’Iran’, et/ou fournit les moyens et le soutien à une telle folie, doit logiquement être tenue responsable de toute perte humaine potentielle ».

Lors d’une conversation avec les journalistes à l’issue d’une visite à Berlin vendredi, Biden a déclaré qu’il était au courant de la manière et du moment où Israël réagirait aux attaques de missiles lancées par l’Iran contre Israël au début du mois en réponse à l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet dernier, ainsi que du secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, et du général iranien Abbas Nilforoushan, responsable du dossier libanais au sein de la Force Al-Qods, qui a été tué aux côtés de Nasrallah lors d’un raid israélien à Beyrouth le 27 septembre dernier.

Biden a également déclaré : « Il existe une opportunité, à mon avis, et mes collègues sont d’accord avec moi, de traiter avec Israël et l’Iran d’une manière qui met fin au conflit pour un certain temps. Cela met fin au conflit, en d’autres termes, cela arrête l’escalade mutuelle ».

Il a ajouté qu’il pensait qu’il y avait une possibilité de parvenir à un cessez-le-feu au Liban, mais que cela serait plus difficile à Gaza. Le Washington Post avait rapporté lundi dernier que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait informé les États-Unis qu’Israël était prêt à frapper des cibles militaires iraniennes, mais pas des cibles nucléaires ou pétrolières.

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