Politique

Khamenei critique implicitement les pourparlers de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite

Le Guide suprême de la République islamique estime que la crise au Moyen-Orient ne sera pas résolue par la normalisation entre les pays arabes et Israël


Le Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré aujourd’hui mercredi que la crise au Moyen-Orient ne sera pas résolue par la normalisation entre les pays arabes et Israël, alors que les États-Unis poursuivent leurs efforts pour conclure un accord entre l’Arabie saoudite et l’État hébreu.

Khamenei a déclaré lors d’une réception avec des éducateurs lors de la Journée de l’enseignant : « Certaines personnes pensent que le problème sera résolu s’ils vont dans les pays voisins et les encouragent à normaliser leurs relations avec l’entité sioniste », selon des déclarations publiées sur son site Web, ajoutant « Non, ils se trompent ; les problèmes du Moyen-Orient ne seront pas résolus tant que la Palestine ne reviendra pas à ses propriétaires d’origine ! ».

Les déclarations du Guide suprême de la République islamique, ennemi juré des États-Unis et d’Israël, interviennent deux jours après que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, ait confirmé que Washington se rapprochait de la conclusion d’un accord de sécurité avec Riyad qui lui serait proposé en cas de normalisation des relations avec Israël.

L’administration du président américain Joe Biden cherche à conclure un accord de normalisation entre l‘Arabie saoudite et Israël, poursuivant un processus entamé sous son prédécesseur Donald Trump, qui a abouti à la signature d’accords entre l’État hébreu et plusieurs pays arabes en 2020, dont les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan.

Les pourparlers sur l’accord saoudien-israélien ont été affectés par l’éclatement de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre, à la suite d’une attaque de ce dernier contre le sud d’Israël, qui a entraîné la mort d’environ 1170 personnes, principalement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse basé sur des chiffres officiels israéliens.

L’Arabie saoudite a vivement critiqué la guerre de représailles menée par Israël dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 34 000 morts, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé affilié au Hamas.

Riyad a déclaré qu’elle n’établirait pas de relations avec Israël tant que les forces israéliennes ne se seraient pas retirées du territoire assiégé et qu’un accord serait conclu sur l’établissement d’un État palestinien.

Téhéran a déjà critiqué les accords de normalisation, les qualifiant de « trahison » de la cause palestinienne, soutien déclaré de la politique de la République islamique depuis la victoire de la révolution en 1979.

Le Guide suprême a ajouté aujourd’hui mercredi : « La Palestine appartient au peuple palestinien, musulmans, chrétiens et juifs également. Qu’ils rendent la Palestine à ses habitants et qu’ils établissent leur propre régime, puis que ce régime décide comment traiter les sionistes, s’ils doivent les expulser ou les maintenir », répétant ainsi la position critique de l’Iran concernant l’intervention de la police dans les campus universitaires américains pour réprimer les mouvements de soutien aux Palestiniens.

Il a déclaré : « Les étudiants universitaires n’ont pas scandé des slogans encourageant les émeutes, ils n’ont tué personne et n’ont pas mis le feu n’importe où, et ils sont traités ainsi ! », ajoutant « Le traitement du gouvernement américain envers les étudiants universitaires montre l’implication de Washington avec l’entité sioniste dans le plus grand crime de génocide à Gaza ».

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