Kaïs Saïed – La Tunisie va-t-elle amender la Constitution actuelle ?
La Tunisie fait l’objet de nombreux débats au sujet de l’éventuelle modification de la Constitution dans le contexte actuel du pays, suite aux récentes décisions de Juillet dernier de geler le Parlement et de dissoudre le gouvernement, où le mouvement Ennahdha suscite de vives inquiétudes, mettant à nu leur implication dans des actes de corruption.
Invalid
Le président tunisien Kaïs Saïed a souligné que le problème fondamental du pays était la constitution de 2014, qui s’est révélée invalide.
Aujourd’hui Jeudi, Kaïs Saïed, a reçu le doyen Sadok Belaïd et le doyen Mohamed Salah Ben Aïssa, ainsi que le secrétaire Mahfouz, professeur de droit constitutionnel à la faculté de droit et de sciences politiques de Sousse, au Palais présidentiel de Carthage.
Le Président tunisien a souligné que ceux qui respectaient la souveraineté du peuple n’aient pas besoin des ingérences étrangers pour se forcer, mais que l’avenir sera déterminé par le peuple, et que l’édification de l’avenir ne se faisait pas par le biais de vandalisme et de connivence avec les institutions de l’État.
Il a souligné que « le chemin est clair : la souveraineté sera de retour au peuple d’une manière totalement nouvelle et différente, et qu’une solution juridique doit être fondée sur la volonté et la souveraineté du peuple ».
Il ajoute : « Aujourd’hui, une solution juridique et souveraine doit être trouvée, la souveraineté sera de retour au peuple, il n’y a pas de retour en arrière, l’histoire avance vers l’avenir ».
Kaïs Saïed a expliqué que la Tunisie traverse une nouvelle étape historique dans un cadre légitime garantissant les droits et les libertés.
« Nous avons les documents qui les condamnent (les Frères Musulmans), et les tribunaux tunisiens doivent jouer leur rôle dans l’établissement des résultats juridiques de ces documents, ce qui prouve au Tribunal des Comptes que plusieurs listes électorales de 2019 ont obtenu des fonds de l’étranger, comme l’atteste le ministère de la Justice des États-Unis ».
L’amendement de la Constitution tunisienne
La Tunisie s’apprête à amender la Constitution actuelle, comme l’a suggéré le Président Kaïs Saïed, en l’absence de la Cour constitutionnelle et du gel des travaux de la Chambre des représentants.
L’écrivain tunisien et expert en affaires politiques Bassel Tergman écrit : Il faut attendre les mécanismes que le Président de la République décidera d’adopter dans l’amendement, car la Constitution de 2014 dispose que le Président est le seul à avoir le droit d’interpréter la Constitution en l’absence de la Cour constitutionnelle.
Il ajoute : « Kaïs Saïed est un spécialiste du droit constitutionnel et devrait consulter ses conseillers en droit constitutionnel pour trouver une formule appropriée pour amender la Constitution actuelle ».