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Kaïs Saïed : Je ne suis pas un dictateur


Le président tunisien Kaïs Saïed, Jeudi, a nié avoir de quoi que ce soit à l’idée de devenir un dictateur, affirmant qu’il était un « homme de dialogue et de négociation ».

Dans ses déclarations, il déclare à des journalistes devant le Sommet Afrique-Europe de la capitale belge, Bruxelles, selon Radio Mosaïque FM, en réponse à son accusation de dictateur: « Comme le disait le général de Gaulle (ancien président de la France), à l’âge présent, je ne commencerai pas une marche de dictateur ».

Il a ajouté: « Il y aura des négociations, des discussions, et je suis professeur de droit constitutionnel et je ne peux être que dans le contexte d’un état de droit et d’institutions ».
En ce qui concerne ce qu’il propose au sommet auquel il participe, il a dit, « Je suis heureux d’y assister; Je vais parler des raisons pour lesquelles nous en sommes là, et parlons de nouvelles façons de sortir de cette situation ».

Le 25 juillet dernier, Saïed a imposé des mesures exceptionnelles, parmi lesquelles : le gel des compétences du Parlement, l’adoption de lois par décret présidentiel, la démission du Gouvernement et la nomination de nouveaux membres.

« Plus de 70 ans et les conditions se dégradent, nous gagnons notre indépendance, mais il doit y avoir une coopération sur un pied d’égalité avec toutes les parties », a déclaré Saied.
Lors du Sommet, il a appelé à s’attaquer aux causes de la détérioration de la situation en Afrique et au rapatriement des richesses et des fonds pillés par les pays du continent.

Saïed a dit dans une vidéo postée sur le compte Facebook de la présidence tunisienne : « Il est nécessaire de restituer aux peuples les richesses et les fonds pillés des États africains à leurs peuples, alors que ces peuples vivent dans des conditions dégradantes à différents niveaux ».
« Notre approche pour établir de nouvelles relations entre les États de l’Union africaine et l’Union européenne, avec leurs maîtres natifs et francs (…) ne peut pas être considérée de la même manière avec les États africains », explique-t-il.

Il s’est réjoui de l’intervention des États (en référence aux États européens) dans d’autres affaires (africaines) : « Ils parlent de l’indépendance de la justice tout en dissimulant les crimes et en pillant la richesse des peuples ».

Le président tunisien a appelé à « s’attaquer aux causes réelles de la dégradation sociale, économique et politique du continent africain », selon la même source.
Le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, Jeudi, a déclaré que son pays soutenait les mesures et les efforts du Président Saïed pour relever les défis et stabiliser son pays.

Lors de sa rencontre avec le président tunisien en marge du Sommet Europe-Afrique, les Présidents égyptien et tunisien ont affirmé dans des déclarations distinctes la détermination de son pays à « faire avancer les cadres de coopération bilatérale avec la Tunisie, et à continuer de soutenir les actions et les efforts du président Kaïs Saïed pour surmonter tous les défis et assurer la stabilité et la sécurité du pays ».

Les participants ont examiné les moyens de renforcer les cadres de coopération bilatérale entre les deux pays et échangé des vues sur un certain nombre de dossiers régionaux d’intérêt commun, comme l’a indiqué la présidence égyptienne.
Dans sa déclaration, la présidence tunisienne a expliqué que « Saïed et al-Sissi ont confirmé leur détermination à maintenir des liens historiques étroits, ainsi que leur détermination à approfondir le dialogue et les consultations pour promouvoir des relations plus fortes entre les deux pays ».

Les discussions ont également porté sur les « dossiers bilatéraux et régionaux d’intérêt commun et les thèmes présentés à la présente session du Sommet Union européenne-Afrique à Bruxelles », comme il est indiqué dans la même déclaration.
Mercredi, la Confédération syndicale internationale a déclaré que le monde est choqué par ce qu’elle appelle l’abandon de l’optimisme démocratique en Tunisie.

Sharan Burrow, Secrétaire générale de la Fédération (basée à Bruxelles), a déclaré dans un discours vidéo diffusé lors de l’ouverture du 25e congrès de l’Union générale tunisienne du travail, à Sfax: « Saïed a changé l’approche démocratique et s’est installé comme gouverneur, et le seul décideur en Tunisie est particulièrement choquant pour nous ».

Le Président Kaïs Saïed continue d’être critiqué car le Président du Parlement tunisien, Rached Ghannouchi, qui a déclaré jeudi que le Parlement serait de retour.
La déclaration de Ghannouchi est considérée comme un défi sans précédent pour le président, car lors d’une réunion de l’opposition, il a déclaré que « le peuple se débarrassera de la dictature » et il a appelé l’opposition à s’unir pour affronter « ce revers »; il a ajouté : « Le Parlement revient inévitablement à ses membres… ».

Ce mois-ci, le Président tunisien a également dissous le Conseil supérieur de la magistrature, l’une des rares institutions à avoir fonctionné indépendamment de lui après le blocage du Parlement et la fermeture de l’Agence anticorruption.

Saïed renforce également sa main mise sur la justice par un décret qui lui permet de révoquer ou de refuser la promotion des juges, renforçant ainsi son autorité au milieu de critiques internes et externes.
Mercredi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian exprime son inquiétude après que le président tunisien Kaïs Saïed se soit vu accorder de larges pouvoirs aux dépens de l’appareil judiciaire.

La position de Le Drian arrive, bien que le président français Emmanuel Macron ait exprimé à plusieurs reprises son soutien à la Tunisie, au président Kaïs Saïed et surtout aux mesures extraordinaires.
À plusieurs reprises, le Président tunisien a contacté son homologue français pour l’informer des mesures qu’il prendrait pour remédier à la corruption et remédier à la situation intérieure.
De son côté, le président français réitère à plusieurs reprises l’appui de son pays à la Tunisie, notamment dans le domaine économique, en exprimant sa compréhension des nombreux problèmes et difficultés que rencontre l’État tunisien.

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