Journal hébreu : Israël se prépare à une attaque par les Houthis et des milices irakiennes
Après l’attaque menée par le Hamas en octobre 2023, Israël renforce ses préparatifs le long de la frontière orientale pour faire face à des menaces potentielles provenant des Houthis et de milices irakiennes.
Selon le journal Yediot Aharonot, la frontière orientale est désormais perçue « comme une menace soutenue par l’Iran » depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
À ce sujet, le journal indique que l’armée israélienne a commencé à réorganiser la défense de la frontière orientale, notamment en réactivant d’anciens postes et en les équipant d’armes et de systèmes de surveillance modernes.
La division « Gilad 96 » a été formée pour protéger le secteur nord de la frontière orientale, en parallèle à l’entraînement de cinq bataillons de réserve composés d’Israéliens plus âgés, connus sous le nom de « Brigades David ». Ces unités doivent constituer la première ligne de défense en cas d’attaque surprise.
Environ 15 000 Israéliens se sont auparavant portés volontaires pour rejoindre ces unités, selon le journal.
L’armée israélienne prévoit que la division Gilad 96 atteindra sa pleine capacité dans l’ensemble des cinq Brigades David au cours du premier trimestre de 2026.
Scénario d’attaque
Le scénario de menace actuel, selon le journal israélien, repose sur les milices chiites irakiennes et les Houthis du Yémen, considérés comme les acteurs les plus susceptibles de tenter une attaque via la Jordanie ou le sud de la Syrie.
Les estimations israéliennes suggèrent que des groupes armés liés à ces milices pourraient se déplacer rapidement à bord de petits camions depuis l’Irak vers la frontière jordanienne, ou vers le Golan syrien, en l’espace de quelques heures.
Ces groupes pourraient tenter de s’infiltrer au sud du lac de Tibériade ou dans la vallée du Jourdain, y compris via les zones du pont Allenby et du pont Damia.
Objectifs du plan
Le plan vise à « empêcher toute attaque terrestre surprise menée par des milices chiites irakiennes ou les Houthis du Yémen via la Jordanie et la Syrie, qu’elle soit effectuée à cheval ou à pied, et pouvant survenir sans avertissement à travers le territoire jordanien ».
Dans ce cadre, le journal indique qu’Israël prévoit de construire une barrière de sécurité multicouche s’étendant sur environ 500 kilomètres, du sud du plateau du Golan jusqu’au nord du désert d’Eilat, pour un coût estimé à 5,5 milliards de shekels. Ce dispositif inclut l’aménagement de postes, la surveillance et l’entraînement des réservistes.
Le journal précise que l’armée israélienne travaille actuellement à la mise en place d’un système de défense intégré comprenant barrières au sol, postes d’observation et bataillons de réserve, afin de faire face à tout danger soudain provenant de la frontière orientale.
Ce concept a été développé au début de l’année 2024, mais l’ancien chef d’état-major Herzi Halevi avait ordonné de reporter sa mise en œuvre en raison de la taille réduite des forces armées israéliennes.
L’Iran et le “plan” de Soleimani
Selon Yediot Aharonot, « l’Iran n’a pas abandonné le plan élaboré par Qassem Soleimani, commandant de la Force Qods jusqu’à sa mort en 2020, visant à encercler Israël par un double anneau de feu, combinant missiles, drones et forces terrestres infiltrées ».
Le journal ajoute : « L’Iran estime que ces forces agiront conjointement à un moment choisi afin de détruire Israël d’ici 2040 ».
Un officier de haut rang du secteur oriental a déclaré : « Yahya Sinwar a révélé trop tôt le plan iranien. Nous étions convaincus que la menace d’invasion proviendrait principalement de la force Radwan du Hezbollah, mais Sinwar a dévoilé un projet plus large. Cela pourrait finalement être bénéfique pour Israël ».
Ce jeudi, l’armée iranienne a annoncé que la stratégie militaire de Téhéran était défensive, affirmant que l’Iran ne lancerait jamais la première attaque.
En juin dernier, une guerre avait éclaté entre Téhéran et Israël après que cette dernière eut mené une attaque surprise de grande ampleur contre l’Iran, causant la mort de dizaines de hauts officiers et scientifiques nucléaires iraniens, avant qu’un accord de cessez-le-feu ne soit conclu après douze jours d’escalade mutuelle.
